Le gouvernement japonais a lancé un vaste chantier de décontamination qui consiste à racler les sols sur quelques centimètres, à couper les herbes et émonder les arbres. Les déchets organiques sont incinérés et les cendres gérés comme des déchets industriels spéciaux. Quant aux sols, il n’y pas moyen de réduire les volumes qui pourraient atteindre une vingtaine de millions de mètres cubes. Pour le moment, il est prévu de les entreposer sur un site de 16 km2 tout autour de la centrale de Fukushima daï-ichi. Voir notre article sur la gestion des déchets issus de la décontamination.
Comme le gouvernement s’est engagé à reprendre ces déchets au bout de 30 ans, il cherche des solutions pérennes. Il n’a pas trouvé mieux que de réutiliser ces sols pour construire des routes, digues… Les experts consultés et l’Autorité de Régulation Nucléaire étaient réticents, mais le ministère de l’environnement s’obstine, en avançant des arguments économiques. Il n’en est qu’à la phase de tests.
Ainsi, lors d’une réunion publique à Nihonmatsu, les personnes présentes se sont toutes opposées au projet d’enterrer 500 m3 de déchets radioactifs sous 200 m de route, selon l’Agence Kyodo, reprise par le Japan Times. La contamination, de 1 000 Bq/kg en moyenne, est inférieure à la limite de 8 000 Bq/kg. Rappelons qu’avant la catastrophe, la limite pour réutiliser des matériaux était de 100 Bq/kg. Il est prévu d’enterrer ces déchets à plus de 50 cm de profondeur et de les recouvrir de sols propres et d’asphalte.
Les autorités ont déjà procédé à des essais à Minami-Sôma et en prévoient d’autres à Iitaté. Il semble plus facile de convaincre les riverains dans les zones qui ont été évacuées, car, même si le retour est permis, il n’y pas beaucoup d’habitants…