Le Japon devrait annuler son projet de construction de la centrale nucléaire de Sinop en Turquie à cause des coûts qui auraient plus que doublés depuis l’estimation initiale de 2 000 milliards de yens (16 milliards d’euros). Les deux gouvernements avaient, en 2013, signé un accord pour construire 4 réacteurs sur les bords de la Mer Noire. Les travaux devaient démarrer en 2017 avec un premier démarrage en 2023. Le projet est piloté par Mitsubishi Heavy Industries Ltd, en partenariat avec le français Engie.
Cet été, Mitsubishi a proposé une réévaluation des coûts au gouvernement turque, mais il n’y a pas eu d’accord.
Hitachi a aussi des difficultés avec son projet de centrale au Royaume-Uni, liés aussi à une forte augmentation des coûts, qui sont passés de 2 000 à 3 000 milliards de yens (16 à 23 milliards d’euros). La compagnie cherche donc à partager les coûts avec d’autres investisseurs. En attendant, le projet de construction de deux réacteurs à eau bouillante à la centrale de Wylfa Newydd sur l’île d’Anglesey au pays de Galles pourrait être gelé. La décision sera prise début 2019. Un abandon du projet entraînerait une perte de 270 milliards de yens (2,1 milliards d’euros).
Le Japon comptait sur ces projets à l’exportation pour maintenir son industrie nucléaire alors qu’il n’a plus de projet de construction nationaux. Il n’en a plus non plus à l’étranger maintenant. De plus, le “village nucléaire” japonais reconnaît officiellement qu’il ne pourra pas atteindre 20 à 22% de la production d’électricité à l’horizon 2030. Tout le monde savait que ce chiffre était irréaliste, mais le gouvernement l’a retenu pour sa planification énergétique.