La faille sismique sous la centrale de Shika est active

En juillet dernier, le groupe d’experts mandaté par l’Agence de Régulation Nucléaire, la NRA, avait conclu que la faille sismique S1 qui passe sous le réacteur n°1 de la centrale de Shika, dans la province d’Ishikawa, pourrait être active. Ils viennent de confirmer leur diagnostique et cela pourrait condamner le réacteur. L’exploitant, Hokuriku Electric, conteste cet avis, bien évidemment.

Le groupe d’experts avait analysé les données de l’exploitant ainsi que d’autres données et avait estimé possible un mouvement dans l’avenir. Cet avis avait été critiqué, d’où la nouvelle réunion qui confirme le jugement : “Il est raisonnable d’interpréter la faille comme active”. Cette conclusion va être transmise à l’Autorité de Régulation Nucléaire.

Le groupe a également confirmé que deux autres failles qui passent sous des tuyaux utilisés pour le refroidissement des réacteurs 1 et 2 pourrait entraîner des distorsions. L’exploitant va devoir renforcer la structure ou la déménager. Une demande d’autorisation de redémarrage a été déposée en août 2014 pour le réacteur n°2. Le redémarrage n’est donc pas pour bientôt. L’exploitant n’exclut toujours pas de demander une autorisation de remise en service pour le réacteur n°1.

Il y a 8 failles passent sous le territoire de la centrale nucléaire. La faille S1 de 780 m de long passe sous le réacteur n°1, et les failles S2 et S6 sous la prise d’eau en mer sur une longueur combinée de 550 m. S1 aurait pu bouger lors des derniers 130 000 ans et cela a été vérifié par de tiers experts.

Toutes les failles inspectées

La NRA a inspecté les failles sous 10 réacteurs nucléaires de 6 centrales différentes où il y avait des suspicions. Dans trois cas, les experts mandatés par l’Autorité ont conclu que les failles étaient actives, ce qui est, à chaque fois, contesté par les exploitants car, depuis le nouveau référentiel de sûreté, le réacteur doit être arrêté s’il est juste au dessus de la faille active.

En plus de la centrale de Shika, il y a le réacteur n°2 de Tsuruga (Fukui) qui est juste au dessous de la faille jugée active et le réacteur n°1 de Higashidôri (Aomori) dont des équipements importants pour la sûreté sont concernés. A Tsuruga, cela n’a pas empêché l’exploitant de déposer une demande d’autorisation de redémarrage en novembre 2015.

Bilan : deux réacteurs doivent être arrêtés définitivement (Tsuruga 2 et Shika 1) et deux doivent voir leur résistance renforcée ou arrêtés (Shika 2 et Higashidôri 1).