On se souvient de l’histoire de ses employés de TEPCo qui ont dû évacuer leur logement suite à la catastrophe nucléaire et à qui la compagnie a demandé de rembourser les indemnités reçues. Le Maïnichi, qui continue à enquêter sur le sujet, a découvert que, dès octobre 2011, TEPCo a demandé à ses employés de ne pas demander de compensations. Officiellement, il s’agissait, à l’époque, de laisser la priorité aux autres victimes alors que les demandes affluaient. Mais cela durer pendant plusieurs mois, TEPCo décourageant ses employés ou refusant leur demande.
Le document déniché par le quotidien, daté du 27 octobre 2011, explique que la section en charge des indemnisations est débordée, mais qu’elle va bien indemniser ses employés qui ont souffert comme les autres. Elle leur demande juste d’attendre avant d’envoyer leur dossier. Et d’ajouter que la situation devrait s’améliorer à la fin novembre ou au début décembre 2011. Mais entre 10 et 20 employés de la centrale, qui ont déposé leur demande au début 2012, conformément à la requête de leur employeur, se sont vus refuser toute indemnisation alors qu’ils y ont droit, comme toute personne qui habitait un territoire évacué. Tous les employés qui ont quitté la province de Fukushima ou qui ont été mutés ailleurs ont essuyé un refus.
Chaque personne évacuée à droit à 100 000 yens par mois (714 euros) à cause du stress engendré, en plus de la compensation de la perte éventuelle de l’emploi, du loyer etc. Les employés de TEPCo et leur famille souffrent autant que les autres. Le quotidien cite le cas d’une famille avec deux enfants qui étaient locataires pendant une dizaine d’année à proximité de Fukushima daï-ichi. La femme et les enfants ont quitté Fukushima de peur d’être stigmatisés comme famille d’employés de TEPCo. Ils ont perdu toute vie sociale sur le nouveau lieu de vie. La femme ne va pas aux réunions de réfugiés de sa nouvelle commune pour les mêmes raisons. Quand le mari, qui ne voit sa famille qu’une fois par semaine, a, début 2012, demandé des indemnisations, elles lui été refusées, sous prétexte qu’il n’a plus le statut de réfugié. Mais pour lui, c’est un devoir de rester à la centrale de Fukushima daï-ichi, malgré la vexation.
Après, le PDG de TEPCo déclare dans la presse qu’il veut retenir ses employés qui quittent la compagnie… Et c’est sans vergogne que la compagnie, annonce sur son site qu’elle va indemniser toutes les personnes éligibles, “jusqu’à la dernière personne”. Il y a des personnes moins éligibles que d’autres…