Kansaï Electric avait demandé une prolongation “exceptionnelle” d’exploitation des réacteurs 1 et 2 de sa centrale de Takahama, dans la province de Fukui. La nouvelle loi, votée après l’accident à Fukushima daï-ichi, limite à 40 années l’exploitation des réacteurs, sauf dérogation exceptionnelle. Ainsi, six réacteurs ont été ou vont être arrêtés définitivement au Japon. Mais Kansaï Electric veut aller jusqu’à 60 ans pour les réacteurs 1 et 2 de Takahama, sachant que les 3 et 4 sont arrêtés suite à une décision de justice.
En février dernier, l’autorité de régulation nucléaire avait jugé que les mesures prises pour les deux autres unités les plus anciennes de Takahama étaient conformes aux nouvelles normes de sûreté. Se posait le problème particulier des câbles électriques dont l’isolant est inflammable. La solution proposée par l’exploitant, remplacement de 60% d’entre eux et mise en place d’une enveloppe de protection autour de ceux qui ne peuvent pas être remplacés, a été jugée recevable. Il y en a 1 300 km ! L’enceinte de confinement doit aussi être renforcée.
Cette décision relative aux câbles est un précédent qui va redonner espoir aux exploitants pour les quatre autres réacteurs concernés. La règle d’arrêter les réacteurs au bout de 40 ans, sauf exception, peut être mise à mal. Cette exception avait été introduite pour éviter une pénurie d’électricité. Un tel risque est inexistant au Japon actuellement.
Cette fois-ci, l’autorité de régulation nucléaire vient d’entériner le fait que ces deux réacteurs anciens sont conformes aux nouvelles règles de sûreté. Cette décision fait suite à une consultation du public de 30 jours. Des révisions de l’avis ont été faites suite aux 606 commentaires reçus, sans changer les conclusions.
Ce sont les premiers réacteurs de plus de 40 ans à satisfaire aux nouveaux critères de sûreté.
Mais la procédure est loin d’être terminée, car pour les réacteurs de plus de 40 ans, des contrôles supplémentaires relatifs au vieillissement sont exigés. Il faut aussi évaluer la résistance aux séismes. La décision définitive doit être prise avant le 7 juillet, autrement, les réacteurs seront arrêtés définitivement. Mais l’autorité de régulation nucléaire a accepté de reporter certaines instructions au-delà de cette date. Le redémarrage n’est pas envisagé avant que les travaux soient effectués, ce qui pourrait prendre 3 ans environ, selon l’exploitant.
De nombreuses communes situées à moins de 30 km de la centrale s’inquiètent et demandent à être consultées avant le redémarrage. La maire de Maïzuru, dans la province de Kyôto, dont une partie est à moins de 5 km, a fait part de ses doutes et réclame plus d’explications. Le gouverneur de la province de Shiga est aussi inquiet pour le lac Biwa.