David Kaye, rapporteur spécial de l’ONU pour les droits de l’homme estimé que la liberté de la presse est menacée au Japon. Lors de sa semaine d’enquête, plusieurs journalistes lui auraient dit subir des pression pour éviter les sujets qui fâchent. Il a été surpris que la plupart des journalistes aient demandé à rester anonymes par crainte des répercussions.
Il a aussi critiqué la nouvelle loi sur le secret qu’il considère comme une obstruction au droit de savoir. Il recommande que le Japon protège les lanceurs d’alerte qui peuvent apporter des informations cruciales à propos du nucléaire ou de la gestion des catastrophes.
Son rapport complet sera présenté en mai au Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU.
Reporters sans frontières vient également de rétrograder de 11 places le Japon dans son classement mondial et le pays est désormais en 72ième position (lire le tableau dressé). L’ONG écrit :
La presse japonaise, l’une des plus puissantes du monde, s’exprime librement sauf lorsqu’elle souhaite aborder les “secrets d’Etat”. Cette appelation assez vague est protégée par une loi très sévère qui dissuade les rédactions de lancer enquêtes et investigations. La catastrophe nucléaire de Fukushima, la vie de la famille impériale ou la défense du Japon font partie des “secrets d’Etat”.
Le gouvernement japonais n’est, bien entendu, pas d’accord et se défend. Mais il a récemment classé de nombreux documents relatifs au projet de traité de libre échange trans-pacifique, ce qui n’est pas démocratique.
Comme pour donner raison aux critiques, selon le Maïnichi, le président de la NHK, la télévision et radio publiques, a déclaré que les reportages sur le nucléaire après une catastrophe naturelle ne devaient pas être source d’angoisses inutiles et qu’il fallait s’en tenir aux informations officielles…