Démarrage prochain des tests sur un deuxième traitement de l’eau contaminée accumulée

La gestion de l’eau contaminée accumulée dans des cuves constitue l’un des défis majeurs auxquels doit faire face TEPCo. Comme les autorités, elle aimerait pouvoir la rejeter dans l’Océan Pacifique, qui est l’option privilégiée, mais 73% du stock a une concentration résiduelle qui dépasse les autorisations de rejet. Rappelons que TEPCo va manquer de place à partir de 2022 pour ses cuves. Le portail dédié à l’eau contaminée fait état d’un stock, à la date du 20 août 2020, de 1,2 million de mètres cubes dans 1 041 cuves.

La charte ci-dessous, reprise du portail de TEPCo montre que pour 6% du stock, la contamination résiduelle pour 7 radioéléments majeurs est 100 fois plus élevée que ce qui est autorisé pour les rejets. C’est entre 10 et 100 fois pour 15% du stock.

Les “repurposed tanks” sont des cuves qui contenaient de l’eau contaminée partiellement traitée, où seul le strontium-90 avait été retiré. Cette eau ayant été traitée, les cuves sont réutilisées pour de l’eau entièrement traitée par la station ALPS. Mais, comme l’explique TEPCo dans ce document (copie), il restait des boues au fond de la cuve qui a fait remonter significativement la contamination de l’eau ! Ces cuves sont donc comptées à part dans la charte ci-dessus.

TEPCo s’est engagée à traiter une deuxième fois l’eau qui dépasse les autorisations de rejet et elle vient d’annoncer dans un communiqué (copie) qu’elle va effectuer les premiers tests à partir du 15 septembre prochain sur 2 000 m3. Une partie a une contamination résiduelle moyenne pour 7 radioéléments majeurs 153 fois plus élevée que ce qui est autorisé pour les rejets, et pour une autre partie, c’est 3 791 fois plus. La compagnie devrait donner les résultats à la mi-octobre 2020 pour les 62 radioéléments qu’ALPS peut retirer.

Pour la première fois en presque 10 ans, TEPCo mentionne aussi le carbone-14, qui sera mesuré avant et après le traitement, même s’il n’est pas retiré. Cet élément n’était jamais mesuré ni évoqué dans les résultats publiés par la compagnie, comme nous l’évoquions dès septembre 2013. Dans ce document (copie), déjà mentionné plus haut, TEPCo explique qu’il y avait un écart significatif entre la somme de l’activité bêta des 7 radioéléments majeurs (Cs-134/137, Sr-90, Co-60, Sb-125, Ru-106, I-129) et la radioactivité bêta totale. Elle l’explique désormais par le carbone-14 et le technétium-99. Des mesures carbone-14 ont été effectuées depuis et la concentration maximale obtenue va être ajoutée au calcul des ratios entre la contamination résiduelle et les limites autorisées. Il aura fallu presque 10 ans à la compagnie pour s’en rendre compte, sans que cela ne perturbe l’autorité de régulation nucléaire japonais ou l’AIEA qui s’est prononcée sur la gestion de l’eau contaminée.

Le 15 septembre, TEPCo a mis quelque photos en ligne, sans grand intérêt…