Plusieurs pays ont introduit des restrictions à l’importation d’aliments en provenance du Japon. C’est le cas, en particulier, de la Corée, de la Chine et de Taïwan qui ont des relations de voisinage tendues avec le Japon.
Taïwan vient de durcir ses règles d’importation suite à des falsifications sur l’étiquetage de 200 produits environ. Les étiquettes en japonais mentionnait bien une origine proche de la province de Fukushima, mais pas la traduction en chinois collée par dessus. Le président taïwanais a précisé récemment que ce durcissement était temporaire. Mais il faut d’abord déterminer si la triche est due au côté japonais ou au côté taïwanais.
L’île interdit l’importation de produits de Fukushima, Ibaraki, Tochigi, Gunma et Chiba, et demande maintenant des certificats d’origine pour les autres provinces.
La province d’Iwaté a commencé à émettre les certificats d’origine demandés alors que le gouvernement central s’y refuse, estimant la décision « non-scientifique ». Pour Taïwan, il s’agit qu’une action légale suite à la triche, pas scientifique. C’est la première province du Tôhoku à s’y mettre. Elle exporte essentiellement des oursins, des coquilles St Jacques et du soja.
La Corée, quant à elle, avait interdit l’importation de produits de la mer en provenance de plusieurs provinces japonaises suites aux scandales à répétition de l’été 2013 sur des fuites en mer. Il s’agit d’Aomori, Iwaté, Miyagi, Fukushima, Ibaraki, Tochigi, Gunma et Chiba. Il y a eu plusieurs voyages d’experts coréens organisés pour les convaincre que les produits japonais étaient sains. En vain. Le Japon vient donc de porter plainte contre Séoul devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC), estimant qu’il y a violation des règles du commerce international. La Corée s’est dite choquée par cette offensive. La récente décision de Taïpei a renforcé sa position. Le Japon pourrait donc aussi porter plainte contre Taïwan auprès de l’OMC.
Si le Japon et la Corée n’arrivent pas à s’entendre dans les 60 jours, Tôkyô peut demander à l’OMC de se saisir de l’affaire. L’importation de produit marins a du Japon vers la Corée a été divisée par deux après la catastrophe nucléaire.
Sur le marché intérieur aussi, la situation n’est pas simple. Les produits estampillés « Fukushima » ont toujours du mal à se vendre. C’est le cas, par exemple, des pêches et des asperges qui sont des spécialités locales vendues moins chères qu’avant la catastrophe et les élus continuent à parler de « rumeurs néfastes ». En revanche, selon un sondage récent, à Fukushima même, de plus en plus de personnes achètent à nouveau des produits locaux. Il s’agit souvent de produits cultivés à proximité.
Certains industriels misent sur des usines à légumes, comme pour ces laitues Panasonic, mais ce n’est pas plus appétissant.
Voir notre synthèse sur les niveaux maximaux autorisés de césium radioactif dans l’alimentation.