Bras de fer entre TEPCo et les élus à propos de la fermeture de réacteurs nucléaires à la centrale de Kashiwazaki-Kariwa

En juin 2017, le maire de Kashiwazaki avait demandé l’arrêt définitif d’au moins un réacteur de la centrale de Kashiwazaki-Kariwa, dans la province de Niigata, en échange de son accord pour le redémarrage des réacteurs 6 et 7. Un de ses arguments était que l’exploitation de 7 réacteurs était trop risquée. Il demande aussi un échéancier pour l’arrêt de tous les réacteurs.

En août 2018, lors d’une rencontre avec le maire de Kashiwazaki, le PDG de TEPCo avait expliqué, pour la première fois, que cette demande était considérée sérieusement. Il n’a pas été beaucoup plus spécifique.

Une nouvelle rencontre vient d’avoir lieu et TEPCo reste assez évasive dans sa réponse, mais le maire semble s’en satisfaire pour le moment. Le PDG aurait dit que 5 ans après le démarrage d’un réacteur, la compagnie enclenchera les démarches qui pourraient conduire à l’arrêt définitif d’un ou plusieurs réacteurs. Il n’est pas sûr que cette promesse soit suffisante pour obtenir l’assentiment des conseils municipaux.

Le gouverneur de Niigata, quant à lui, avait précisé qu’il ne souhaitait pas négocier avec TEPCo tant que la commission d’enquête sur la catastrophe de Fukushima mise en place par la province n’a pas fini ses travaux.

Les 7 réacteurs à eau bouillante de la centrale de Kashiwazaki-Kariwa sont à l’arrêt et TEPCo veut redémarrer les tranches 6 et 7, qui ont obtenu une autorisation sous condition de l’autorité de régulation nucléaire. Elle en a besoin pour redresser partiellement ses finances. Les réacteurs 2, 3 et 4 sont à l’arrêt depuis le séisme de 2007 ! Le réacteur 1, mis en service en 1985, aura 40 ans en 2025.

Dans son communiqué de presse, TEPCo explique qu’elle a besoin des réacteurs 1 à 5 pour fournir une énergie décarbonée, le temps de préparer sa transition énergétique vers les renouvelables. Mais le calendrier n’est pas bien connu pour le moment. Ce n’est pas très crédible quand on sait que 3 de ces 5 réacteurs sont à l’arrêt depuis 2007…

TEPCo n’a pas renoncé à construire un réacteur nucléaire à eau bouillante à la centrale de Higashidôri, dans la province d’Aomori. Selon l’Asahi, elle pourrait s’allier à Chûbu Electric, et aux constructeurs Hitachi et Toshiba. Les négociations sont en cours. Les deux constructeurs n’ont jamais exploité de centrale. Toshiba s’est retiré du marché de la construction et Hitachi a renoncé à son projet au Royaume Uni pour des raisons financières. Cela ferait un drôle d’attelage…

Autrement, TEPCo va commencer à vendre de l’électricité dans le Tôhoku et à l’autre bout du pays, sur l’île de Kyûshû. Son précédent déploiement dans le Chûbu et dans le Kansai lui aurait permis de gagner 50 000 nouveaux clients, ce qui n’est pas beaucoup. D’un autre côté, TEPCo a perdu des clients à Tôkyô la concurrence est venue d’installer, de l’ordre de 20%, selon le Yomiuri.