Trois anciens dirigeants de TEPCo non poursuivis

Environ dix mille habitants de Fukushima avaient porté plainte contre une trentaine de dirigeants de TEPCo et de hauts fonctionnaires suite à la catastrophe nucléaire. Le procureur avait jugé leur plainte non recevable faute de preuves. Un jury populaire l’avait contredit, estimant que les trois dirigeants de TEPCo n’avaient pas pris les mesures nécessaires pour prévenir la catastrophe. Une nouvelle instruction de 6 mois a donc eu lieu. Le parquet a interrogé un groupe d’experts plus large que la première fois, mais est parvenu à la même conclusion : TEPCo ne pouvait imaginer un séisme et un tsunami de cette ampleur, même si des documents et études plaident en sens contraire. En 2008, TEPCo avait estimé qu’un tsunami d’une hauteur de 15,7 m était possible, mais avec une probabilité très faible. L’argument ultime des procureurs a été de dire que si TEPCo avait commencé les travaux de rehaussement de la digue, ils n’auraient pas été finis en 2011. La compagnie aurait aussi pu arrêter ses réacteurs en attendant… ou ajouter des générateurs diésel de secours en haut de la falaise et des réserves d’eau pour pouvoir assurer le refroidissement des réacteurs, même après un tsunami. Bref, l’argument ne tient pas.

Cependant, si le jury populaire conteste la décision des procureurs une deuxième fois, un groupe d’avocats commis d’office serait alors obligé de déposer des accusations formelles envers les personnes visées: l’ex-président Tsunéhisa Katsumata, et les deux anciens vice-présidents Sakaé Mutô et Ichirô Takékuro. Les onze membres de ce panel, tirés au hasard, peuvent encore obliger la justice à inculper les trois anciens responsables, à condition que la décision soit votée par au moins huit de ses membres.

Les plaignants sont choqués. Rappelons que la commission d’enquête parlementaire avait jugé que la catastrophe était d’origine humaine.