Tôkaï-2 est un vieux réacteur qui a été partiellement noyé par le tsunami de 2011 et que son exploitant, Japan Atomic Power Co (JAPCo), veut redémarrer coûte que coûte. Filiale de plusieurs compagnies d’électricité, JAPCo ne fait, ou plutôt faisait qu’exploiter deux centrales nucléaires. Tôkaï-2 a été autorisé à fonctionner jusqu’à 60 ans, mais la compagnie n’a pas les moyens de ses ambitions. Il y a quelques jours, la presse japonaise annonçait que JAPCo devrait recevoir 350 milliards de yens (presque 3 milliards d’euros) pour remettre Tôkaï-2 au niveau de sûreté exigé depuis la catastrophe de Fukushima.
TEPCo, qui serait en faillite sans un financement public et qui rogne sur toutes ses dépenses, y compris sur les indemnisations, vient de confirmer qu’elle allait mettre la main à la poche en versant plus de 220 milliards de yens (1,8 milliards d’euros), selon l’Asahi. TEPCo a refusé de confirmer la somme et n’a pas donné le coût de rachat de l’électricité produite. Cela correspond à plus de 60% du coût total, estimé à 350 milliards de yens (presque 3 milliards d’euros).
JAPCo espère relancer son réacteur en mars 2021, qui devra être mis à l’arrêt définitif en 2038, après 60 années. Si l’on rapporte l’investissement à la quantité d’électricité qui devrait être encore produite, le coût du kWh n’est pas compétitif. Mais, c’était cela ou la faillite de JAPCo qui n’a aucun espoir de redémarrer un autre réacteur nucléaire. Alors, c’est l’option de la fuite en avant qui a été choisie.
TEPCo et ses partenaires ont pris un risque énorme en investissant dans Tôkaï-2. En cas d’échec du redémarrage, la facture va être lourde. TEPCo qui a été sauvée par les contribuables utilise une partie de cet argent pour tenter de sauver une autre compagnie, sans que le gouvernement n’y trouve à redire.