L’Autorité de Régulation Nucléaire a fini par donner son accord à la prolongation de 20 ans de l’exploitation du réacteur Tôkaï-2, situé dans la province d’Ibaraki. La demande de prolongation a été déposée il y a un an, malgré les nombreux obstacles à surmonter.
Beaucoup considèrent que c’est une folie de remettre ce réacteur en route : non seulement, il est vétuste, mais il a été endommagé par le tsunami et il y a presque un million d’habitants dans un rayon de 30 km. Mais c’est le seul réacteur qui reste à cette compagnie, qui aurait déjà fait faillite si elle n’était pas soutenue par les autres compagnies d’électricité. Trois actionnaires de TEPCo ont récemment saisi un tribunal de Tôkyô pour que la compagnie cesse de financer le renforcement de la sûreté de Tôkaï-2. Il y en aurait pour 174 milliards de yens (1,4 milliard d’euros) que l’exploitant, la Japan Atomic Power Company, ne peut pas payer seule. Rappelons que TEPCo, elle-même, ne doit sa survie qu’à l’argent des contribuables. Il serait malvenu que cet argent soit gaspillé dans Tôkaï-2.
La remise en service n’est pas pour tout de suite, puisqu’il y a pour plus de deux ans de travaux pour renforcer la sûreté. L’exploitant doit aussi obtenir l’assentiment des maires des 6 communes situées dans un rayon de 30 km. L’un d’entre eux a déjà fait part de son opposition à la remise en service de ce réacteur. La capitale régionale, Mito, y est aussi opposée. Selon le Maïnichi, le PDG de la compagnie a tenu à préciser que les accords signés avec ces communes n’indiquaient pas qu’elles ont le droit de s’opposer au démarrage… Le Yomiuri, journal officiel du village nucléaire japonais, est en phase : pour lui, le droit de donner son accord au redémarrage n’est pas un droit à s’y opposer. Tel est le sens de la démocratie et de la concertation pour l’industrie nucléaire !
Mis en service en novembre 1978, il s’agit d’un réacteur à eau bouillante de 1 100 MWhe. C’est le 4ième réacteur à être autorisé à être exploité jusqu’à 60 ans et c’est le seul à eau bouillante. Les 3 autres autres sont Takahama-3 et 4, ainsi que Mihama-3.
Les Amis de la terre du Japon ont lancé une pétition pour demander que l’argent du contribuable prêté à TEPCo ne serve pas à Tôkaï-2.