L’évacuation de l’hôpital et de l’hospice de Futaba situés dans la commune d’Ôkuma, à quelques kilomètres de la centrale accidentée, avait été particulièrement dramatique puisqu’elle avait entraîné une cinquantaine de décès directs.
Une patiente âgée de 88 ans, atteinte de démence, avait disparu lors de l’évacuation et n’a jamais pu être retrouvée. La famille a demandé à être indemnisée, mais TEPCo a refusé. Elle a donc saisi la justice qui lui a donné raison : TEPCo devra payer environ 22 millions de yens (195 000 euros) d’indemnisation. La famille demandait le double.
La compagnie avait reconnu avoir une part de responsabilité dans le décès des patients de Futaba, mais conteste parfois la somme demandée. Pour cette personne, TEPCO prétend que l’accident nucléaire ne serait pas à l’origine de sa disparition. Ce serait le séisme qui lui aurait permis de sortir et de se perdre, les serrures électriques s’étant toutes ouvertes. Mais la famille prétend que l’évacuation de la zone a empêché les recherches et que la patiente s’est retrouvée seule dans une ville désertée.
La cour a jugé que le personnel de l’hospice a correctement veillé sur elle après le séisme et sa disparition aurait pu être évitée si l’accident nucléaire n’avait pas eu lieu. En effet, le personnel a dû aussi évacuer et il ne restait plus que quelques personnes pour veiller sur les derniers patients.
Le personnel a confirmé que la patiente était présente jusqu’au 14 mars, c’est à dire deux jours après l’ordre d’évacuation. Pour rappel, les autres patients avaient été évacués en bus, sauf ceux qui ne pouvaient pas partir d’eux-même. Quand l’armée est finalement venue chercher les dernières personnes, le 16 mars, la patiente avait disparu. Son corps n’a jamais été retrouvé et elle a été officiellement été déclarée décédée en septembre 2013. Cela faisait quatre ans et demi qu’elle était dans cet hospice.
Pour d’autres victimes de l’évacuation de cet hôpital et hospice, la cour a fixé le niveau d’indemnisation à 20 million de yens, comme pour un accident de la route, puis a réduit cette somme de 20 à 40% pour prendre en compte les affections chroniques du patient. Mais dans ce cas, TEPCo devra payer 100% de cette somme car le décès est uniquement dû à l’évacuation du personnel.