TEPCo et des équipes de recherche ont déjà utilisé des particules cosmiques pénétrantes, à savoir les muons, pour radiographier l’intérieur des réacteurs accidentés. Le combustible nucléaire étant très dense, il devrait absorber plus de muons que s’il y a du vide.
La compagnie avait ainsi conclu en mars 2015 que le corium du réacteur n°1 a entièrement percé la cuve (pas de morceau supérieur à 1 m). Puis, ces détecteurs étaient trop gros pour le réacteur n°2… Mais l’université de Nagoya avait déjà effectué une radiographie du réacteur n°2, forcément avec l’accord de TEPCo, et conclu que 70 à 100% du cœur du réacteur n°2 a fondu.
TEPCo vient de communiquer en japonais (et aussi en anglais maintenant) sur sa propre radiographie muons du réacteur n°2, avec des photos. Il lui faut accumuler plus de données pour conclure, mais la compagnie explique que, pour le moment, on ne voit rien dans la zone du cœur. En revanche, elle voit bien une zone plus dense au niveau de la piscine de combustibles. A suivre…
Dans un entretien avec ABC news en Australie, Naohiro Masuda, le directeur en charge du chantier de sécurisation et démantèlement des réacteurs accidentés, estime à 600 tonnes le combustible fondu. Il espère que la compagnie aura réussi à localiser le combustible fondu (corium) d’ici 2021 afin de lancer les travaux de retrait. Mais la technologie à mettre en œuvre est encore à développer.
En revanche, il est assez affirmatif quant au taux de fusion : dans le réacteur n°1, tout aurait fondu, selon lui, ce qui est confirmé par les muons. Mais pour les réacteurs n°2 et 3, il explique que de 30 à 50% du combustible est resté dans la cuve, sans étayer cette affirmation. Ce n’est pas en accord avec les affirmations de l’université de Nagoya. Quant au réacteur n°3, aucune radiographie muons n’a été effectuée pour le moment.