L’usine dite d’extraction du plutonium des combustibles usés de Rokkashô-mura, dans la province d’Aomori, aurait être mise en service en 1997. Mais la date de démarrage a été repoussée 24 fois. Il y a déjà un retard cumulé de 24 ans.
Après l’accident nucléaire à la centrale de Fukushima daï-ichi et le renforcement des normes de sûreté, l’exploitant, Japan Nuclear Fuel, a dû revoir son dossier de sûreté qu’il a soumis à l’autorité de régulation nucléaire en 2014.
Puis, en août 2017, 800 litres d’eau de pluie a fui d’un tuyau situé dans une galerie souterraine et a atteint une pièce avec un générateur diesel de secours. La compagnie s’est alors aperçue que la galerie n’avait pas été inspectée pendant 14 ans, c’est à dire depuis sa construction. Les rapports de sûreté mentionnaient pourtant qu’il n’y avait rien à signaler.
En réaction, la NRA avait suspendu l’instruction du dossier de sûreté en octobre 2017. Elle vient de décider la reprise.
Cette usine dite de retraitement a une capacité de traitement de 800 tonnes de combustibles usés par an, de quoi extraire 8 tonnes de plutonium. Plus de 2 000 milliards de yens (15 milliards d’euros) ont déjà été dépensés depuis le début des travaux en 1993. Son démantèlement devrait coûter 1 500 milliards de yens (11,5 milliards d’euros). Tout cela pour aucun service rendu actuellement !