Réacteur n°2 : TEPCo présente de nouveaux faits sur le déroulement de l’accident

Lors de la perte du refroidissement dans un réacteur nucléaire, l’évaporation conduit à une augmentation de la pression à l’intérieur de l’enceinte de confinement qui pourrait l’endommager. Il faut donc éventer le réacteur pour faire baisser la pression, ce qui conduit à un relargage de gaz radioactifs.

Durant les premiers jours de la catastrophe, l’éventage du réacteur n°2 aurait été un échec. C’est ce que vient de découvrir TEPCo. En effet, le niveau de contamination dans la tuyauterie qui aurait dû transporter les gaz vers l’extérieur n’est pas très élevé.

Le 14 mars 2011, la compagnie a tenté d’éventer le réacteur n°2, mais la pression n’a pas baissé.

Cela a conduit à un endommagement de l’enceinte de confinement du réacteur n°2 le même jour vers 21h qui a entraîné un rejet massif et une forte augmentation de la radioactivité dans les environs de la centrale. La plupart des personnes présentes ont dû quitter temporairement le site. C’est la piscine de suppression ( ?), qui doit contenir l’eau de refroidissement d’urgence et réduire la pression, qui aurait cédé. C’est aussi le réacteur n°2 qui serait responsable des plus forts rejets de cette catastrophe.

L’enceinte de confinement du réacteur n°2 est donc encore moins étanche que celle des réacteurs 1 et 3 et que les rejets radioactifs doivent continuer, à bien moindre échelle. Qu’en sera-t-il sur les autres réacteurs en cas d’accident ?

Pourquoi l’éventage n’a pas fonctionné ? Selon les explications de TEPCo, le tuyau qui relie l’enceinte de confinement à la cheminée de rejet est équipé d’un disque d’obstruction qui doit retenir les gaz radioactifs et éviter les fuites. En cas de forte pression, il doit céder et libérer les gaz. Cela ne semble pas avoir été le cas car des mesures faites par un robot montrent qu’il n’est pas très radioactif : le débit de dose serait compris entre 0,08 et 0,30 millisievert par heure. Le débit de dose près d’une valve située à proximité de l’enceinte de confinement serait aussi du même ordre de grandeur. A titre de comparaison, près de la cheminée de rejet où les gaz radioactifs du réacteur n°1 sont passés, il y a plus de 10 sieverts par heure.

La compagnie va continuer ses investigations. Elle suggère que l’explosion hydrogène sur le réacteur n°3 aurait pu fermer des valves du réacteur n°2.

Par ailleurs, des gaz radioactifs rejetés par le réacteur n°1 seraient remontés dans le n°2 car ils partagent la même cheminée de rejet. Cette hypothèse est suggérée par des débits de dose plus élevés sur la tuyauterie à certains endroits.

Voir le communiqué de presse en anglais de TEPCo et le document associé.

Par ailleurs, il y a eu, le 20 mars 2011, une augmentation de la contamination des masses d’air sur le site et à Tôkyô. Un rejet élevé était soupçonné. Mais TEPCo explique qu’il n’y a pas eu d’augmentation des rejets ce jour et que ce serait dû à un changement de direction du vent.