La centrale de Kashiwazaki-Kariwa, propriété de TEPCo dans la province de Niigata, sur la mer du Japon, est la plus puissante au monde avec ses 7 réacteurs. Quand elle marche… Les réacteurs n°2, 3 et 4 sont arrêtés depuis le séisme de 2007. Les réacteurs n°1, 5, 6 et 7 avaient été remis en service avant d’être à nouveau arrêtés en mars 2011 après le séisme du Tôhoku.
TEPCo compte sur un redémarrage pour se refaire une santé financière, mais ce n’est pas gagné. Le gouverneur y est opposé, mais il sera remplacé lors de l’élection du 16 octobre prochain car il a décidé de ne plus se représenter. Parmi les candidats en lice pour le remplacer, deux sont au coude à coude : R. Yonéyama, soutenu par tous les partis à la gauche des partis de gouvernement. Il a promis de continuer la politique du gouverneur sortant en matière de nucléaire. Il est âgé de 49 ans et a déjà essuyé quatre échecs pour ce poste. T. Mori, soutenu par le gouvernement, est plus favorable à TEPCo, même s’il évite le thème du nucléaire dans sa campagne. Il affirme que la sûreté est sa priorité et parle d’énergies renouvelables.
Mais, quel que soit le résultat de l’élection à venir, TEPCo est à la peine avec ses réacteurs. Elle voulait redémarrer en priorité les réacteurs n°6 et 7, qui sont les plus récents. Selon le Maïnichi, elle vient d’annoncer à l’Autorité de régulation nucléaire (NRA), la NRA, qu’elle va revoir ses plans à propos de ces réacteurs alors que les inspections sont presque terminées. C’est lié à un risque de liquéfaction du sol (lire aussi en anglais sur Wikipedia).
Explications. Les réacteurs 1 à 4 sont à 5 m au-dessus du niveau de la mer et les réacteurs 5 à 7, à 12 m. La hauteur maximale de tsunami calculée par TEPCo est de 7,6 m. La compagnie a donc construit une digue de 15 de haut par rapport au niveau de la mer pour protéger sa centrale. Mais en cas de liquéfaction du sol, comme cela a été observé lors du séisme de 2007, la digue ne pourrait pas tenir et les réacteurs 1 à 4 pourraient être inondés. C’est ce qui ressort de l’analyse faite par TEPCo sur demande de la NRA.
Or TEPCo a prévu d’utiliser le réacteur n°3 comme centre d’urgence en cas d’accident. Le bâtiment anti-sismique qui devait servir de poste de secours est aussi situé à proximité des réacteurs 1 à 4. Ce n’est plus possible s’ils risquent d’être inondés.
TEPCo veut donc se rabattre sur le réacteur n°5 pour y installer le centre d’urgence et espère obtenir l’aval de la NRA. Mais, il n’est qu’à 130 m du réacteur n°6 et le débit de dose pourrait y être trop élevé en cas d’accident grave, jusqu’à 70 mSv en une semaine.
Ce n’est que maintenant que la compagnie se rend compte du problème, alors qu’elle ne cesse d’affirmer que la sûreté est sa priorité n°1. Rappelons que cette centrale avait été fortement secouée en 2007 et que le phénomène de liquéfaction du sol avait alors été observé.
TEPCo espérait que les réacteurs n°6 et 7 soient les premiers réacteurs à eau bouillante du pays à être remis en service après la catastrophe de Fukushima… Et elle n’a pas renoncé à redémarrer un jour les réacteurs n°1 à 4, tout comme elle n’a pas renoncé aux réacteurs de Fukushima daï-ni. Quel crédit donner à sa politique énergétique ?