Alors que le gouvernement s’apprête à arrêter définitivement le surgénérateur Monju tout en tentant de ne pas perdre la face, l’exploitant, la Japan Atomic Energy Agency (JAEA), veut continuer à produire du combustible au plutonium pour ce type de réacteur. A cette fin, il veut déposer une demande d’autorisation de redémarrage de son usine Third Plutonium Fuel Development Facility située à Tôkaï, dans la province d’Ibaraki et il l’a fait savoir à l’Autorité de Régulation Nucléaire, la NRA.
Mise en service en 1988, cette installation a produit du combustible pour Joyo et Monju. Si Monju va être abandonné, le gouvernement veut garder Joyo pour justifier sa politique plutonium. Cette remise en service va nécessiter des investissements qui vont se chiffrer en dizaines de milliards de yens car il faut renforcer sa sûreté pour un programme qui est voué à l’échec.
Les surgénérateurs ont été pensés il y a plus de 50 ans et ne devraient pas être disponibles industriellement avant plus de 50 ans, selon les estimations les plus optimistes. Plus de 100 ans de R&D ! Aucun industriel ne veut investir dans un tel projet et c’est de l’argent public qui va être gaspillé.
Quant à la JAEA, elle a été jugée incapable d’exploiter Monju à cause d’une culture de sûreté défaillante. Elle va être capable d’exploiter l’usine de combustible ?
Le redémarrage n’est pas pour si tôt…