Plan d’évacuation inadéquats autour de Tôkaï-mura

Environ 940 000 personnes vivent dans un rayon de 30 km autour de la centrale de Tôkaï-mura située dans la province d’Ibaraki. Le réacteur n°2 ne peut être exploité que si un plan d’évacuation de ces personnes est mis en place. En mars dernier, la justice japonaise a suspendu les opérations de remise en service de cette unité, estimant que les plans d’urgence n’étaient pas réalistes.

Le Maïnichi a utilisé une procédure d’accès aux documents administratifs pour obtenir un compte-rendu de réunion qui révèle que les hébergements d’urgence ne sont pas adaptés. La requête des fonctionnaires territoriaux de la province d’Ibaraki à leurs homologues des provinces voisines était de sécuriser 2 m2 par personne hébergée. Mais pour faire le calcul, la surface totale du bâtiment – un gymnase ou une école – a été simplement été divisée par deux pour en déduire sa capacité d’accueil. Cela signifie que les couloirs, placards, toilettes… ont été comptés comme des surfaces pouvant accueillir des personnes déplacées !

443 000 personnes pourraient être accueillies dans la province d’Ibaraki en cas d’accident. Pour les 517 000 autres, il fallait trouver un hébergement d’urgence dans les provinces voisines de Fukushima, Tochigi, Chiba, Gunma et Saïtama. Les fonctionnaire territoriaux d’Ibaraki ont donc simplement fourni leur propre formulaire d’évaluation du nombre de places à leurs homologues des autres provinces.

Lors d’une réunion, qui a eu lieu le 26 septembre 2014, certaines personnes se sont étonnées de cette méthode d’évaluation, mais les responsables d’Ibaraki ont expliqué qu’il s’agissait d’une estimation grossière. Une autre s’est interrogée sur ce qui allait se passer si une école pouvant accueillir 1 000 personnes suivant ce calcul n’avait qu’une cinquantaine de places de parking dans la cour. La réponse a été qu’ils verraient plus tard pour les parkings.

La province d’Ibaraki voulait terminer son plan d’urgence pour mars 2015 et a donc pressé ses voisins de fournir les informations demandées rapidement. Elle a tenu les délais, mais le plan est bâclé…