Plainte contre les dirigeants de TEPCo

Une plainte collective avait été déposée contre 42 personnes, les accusant de négligences ayant entraîné la mort. Parmi elles, les patrons de TEPCo, des politiques, hauts fonctionnaires… En septembre dernier, les procureurs avaient retenu la plainte mais avaient conclu qu’il n’était pas possible de prouver leur culpabilité. Un tel tsunami n’était pas prévisible et il n’y avait pas de preuve de négligence.
5 700 plaignants ont fait appel pour que 6 anciens présidents, vice-présidents et autres dirigeants de TEPCo et le jury citoyen constitué de 11 personnes tirées au hasard a conclu que trois présidents et vice-présidents devaient être inculpés. Il s’agit de Tsunéhisa Katsumata, Sakaé Mutô et Ichirô Takékuro. Le dossier de Akio Komori doit encore être examiné. Le jury a notamment justifié sa décision sur le fait que TEPCo avait prédit qu’un tsunami de 15,7 m était possible mais n’a rien fait : la vague du 11 mars 2011, 15,5 m au plus haut à la centrale situé à 10 m au dessus du niveau de la mer. TEPCo aurait dû prendre des mesures de protection.
Les procureurs vont donc revoir leur copie. Si les procureurs maintiennent leur position et le jury aussi, c’est ce dernier qui a gain de cause et il y aura inculpation.

Suite à la catastrophe nucléaire, trois enquêtes indépendantes ont été menées : l’une mise en place par le gouvernement de l’époque, l’une par le parlement et la dernière par une fondation privée. Les trois rapports, aussi disponibles en anglais, ont beaucoup apporté mais soulignaient qu’ils subsistent de fortes interrogations sur le déroulé de l’accident et ses conséquences. Mais il ne s’est rien passé depuis. Aucune autre investigation ou étude n’a été lancée. Pas plus qu’un suivi indépendant des conséquences à long terme. Tous les documents et entretiens de la commission gouvernementale n’ont pas été rendus publics.
La décision du jury d’appel relatif à l’inculpation de cadres de TEPCo est venu rappeler que le public attend que toute la lumière soit faite sur ce qui s’est passé et que les responsabilités soient clairement établies. Ce devrait être fait avant toute autorisation de redémarrage d’un réacteur nucléaire.