Le scandale de corruption continue d’enfler chez Kansaï Electric

Suite au scandale de corruption mis à jour récemment, la compagnie Kansaï Electric (KEPCo) a mis en place un comité de magistrats qui doit faire la lumière sur cette affaire. Il devait rendre ses conclusions avant la fin de l’année, mais les investigations prendront beaucoup plus de temps. La presse ne dit pas si le directeur, qui avait promis de démissionner une fois l’enquête terminée, va rester plus longtemps à son poste.

En attendant, les révélations continuent dans la presse japonaise. Eiji Moriyama, ancien maire adjoint de Takahama, maintenant décédé, a aussi fait des dons à un dirigeant de la branche de Kyôto de KEPCo. Selon des cadres à la retraite, cités par le Maïnichi, il lui aurait remis un sac avec 100 000 yens en liquide. Ce dernier aurait rendu l’argent. Eiji Moriyama aurait fréquenté les bureaux de KEPCo à Kyôto pendant une trentaine d’année et plusieurs cadres auraient bénéficié de sa “générosité”. En échange, il était transporté par un véhicule de KEPCo. On se donnait le mot dans la compagnie : il fallait traiter Eiji Moriyama avec déférence pour faciliter la construction des centrales nucléaires.

Toujours selon le Maïnichi, la commission d’enquête a demandé aux 20 000 employés de KEPCo de lui signaler tous les dons supérieurs à 10 000 yens qu’ils auraient pu recevoir. Elle a aussi fait appel à des spécialistes de l’informatique pour tenter de récupérer les mails et les fichiers effacés des ordinateurs des cadres de KEPCo.

Quant à la commission d’enquête mise en place par la province de Fukui, où sont implantées les centrales nucléaires de KEPCo, elle a révélé que 109 fonctionnaires ont reçu des dons de la part d’Eiji Moriyama durant une vingtaine d’années. Parmi eux, 21 auraient reçu plus que ce qui est considéré comme “raisonnable”, selon l’Asahi. Le cadeau le plus élevé serait de 200 000 yens (1 700 euros). Le total des dons atteindrait 1,22 millions de yens (10 000 euros). Un ancien gouverneur aurait aussi reçu des cadeaux. Ces deux successeurs ont affirmé n’avoir rien reçu.

Les cadeaux étaient parfois sous forme de cash, de pièces d’or ou de bons d’achat. Plusieurs personnes concernées ont dit avoir fait un cadeau d’une somme équivalente en retour. Toutes ont affirmé n’avoir accordé aucun avantage à Eiji Moriyama ou aux compagnies qu’il “aidait”.

Ces révélations ne relèvent que de la bonne foi des personnes concernées qui ont avoué les faits, et pas d’une investigation poussée. Il n’y a pas eu de vérification, comme le souligne l’Asahi. Par ailleurs, Eiji Moriyama aurait travaillé pour les autorités régionales comme conseiller aux droits de l’homme (sic), ainsi qu’à la construction et aux travaux publics.

La ville de Takahama, où Eiji Moriyama a été maire adjoint, n’était en reste. Elle aurait reçu pour 4,3 milliards de yens (36 millions d’euros) de “dons” de la part de KEPCo. On ne sait pas à quoi a servi cet argent. 3,48 milliards de yens auraient fait l’objet de 10 versements directs à partir de 1970. Il y a eu aussi 4 versements anonymes. En 1980, KEPCo a donné 1,02 milliards de yens à Takahama, pour la construction des réacteurs 3 et 4. Elle a ensuite donné un total de 1,7 milliard de yens jusqu’en 1985, année de leur mise en service. A noter qu’en 2019, Takahama a reçu 2,4 milliards de yens du gouvernement pour les quatre réacteurs nucléaires.

Bien évidemment, in fine, ce sont les consommateurs qui n’avaient pas d’autre choix que de se fournir en électricité chez KEPCo, qui ont payé.