Le vaste chantier de décontamination à Fukushima, que ce soit dans les zones évacuées ou non, devrait générer plus de 22 millions de mètres cubes de déchets radioactifs. A la fin de l’an dernier, il y avait déjà plus de 10 millions de mètres cubes de sacs avec du sol contaminé répartis sur plus 130 000 sites.
Le gouvernement veut tout entreposer sur un site de 16 km2 (1 600 hectares) qui entoure la centrale de Fukushima daï-ichi, dans les communes de Futaba et Ôkuma, mais, pour le moment, il n’a réussi à acquérir que 2% de cette surface. Cela n’empêche pas les autorités d’afficher que 60% de ces déchets y seront transférés d’ici les JO de 2020 et que la réhabilitation de Fukushima est sa priorité n°1. Selon le Fukushima Minpo, le 31 mai dernier, la commune d’Ôkuma a accepté que des terrains municipaux soient utilisés pour y mettre des déchets radioactifs. Cela représente environ 95 hectares, dont 15 hectares du parc Fureaï qui servait pour les loisirs et le sport.
Officiellement, ces déchets ne devraient pas rester plus de 30 ans sur le site de 16 km2, avant d’être stockés définitivement “ailleurs”. C’est dans la loi. Mais où ? La seule idée proposée actuellement est le “recyclage“, à savoir l’utilisation de ces déchets pour construire des routes, digues, voies de chemin de fer… une fois sa contamination en césium passée sous le seuil de 8 000 Bq/kg. c’est beaucoup plus que le seuil de libération pour les déchets issus de l’industrie nucléaire, qui est de 100 Bq/kg pour chacun des césiums.
Le gouvernement a progressé dans cette voie et propose des règles pour encadrer ce “recyclage” : les déchets devront être recouverts d’au moins 10 cm de matériaux propres. des essais devraient débuter cet été à Minami-Sôma, dans la province de Fukushima. Comme tout l’environnement y est contaminé, il n’est pas sûr que l’ajout des déchets recyclés y soit détectable…
Il est évident que les riverains vont s’y opposer, s’ils sont informés (voir notre rapport pour les 5 ans de la catastrophe nucléaire). Pour “gagner la compréhension du public”, le gouvernement explique que ce n’est pas du stockage définitif, mais du “recyclage” qui sera strictement encadré alors que le BTP accumule les scandales au Japon.
Par ailleurs, le gouvernement a annoncé qu’il avait terminé de rassembler les débris dus au tsunami dans les zones évacuées de Fukushima. Il s’agit de carcasses de voiture, matériaux de construction… qui devraient être incinérés ou recyclés. Reste la démolition de quelques 8 400 habitations, qui n’avance pas vite. Seulement 3 000 l’ont été pour le moment.
Dans les 11 communes les plus touchées par la catastrophe nucléaire, les débris devraient atteindre un total de 1,16 million de tonnes. Pour toute la province de Fukushima, c’est 4 millions de tonnes.