Le Japon à la peine avec son plutonium

Selon la NRA, l’entreposage de solutions contenant du plutonium et d’autres substances dangereuses à l’unité de retraitement de Tôkaï-mura est très dangereuse en cas de défaillance des installations. Il y a 3,5 m3 de liquide contenant du plutonium et 430 m3 de déchets liquides très radioactifs. En cas d’arrêt du refroidissement, cette dernière solution pourrait se mettre à bouillir 55 heures. En 23 heures pour la solution au plutonium. En cas de défaillance du système d’extraction de l’hydrogène, une explosion hydrogène serait possible au bout de 38 heures pour les déchets et 11 heures pour le plutonium.

L’exploitant dit qu’il lui faut 18 mois pour transformer le plutonium en combustible MOx, sans solution d’utilisation par la suite, et 20 ans pour vitrifier les déchets liquides. Cela ne pourra commencer qu’après avoir démontré que les installations satisfont aux nouveaux critères de sûreté qui entreront en application le 18 décembre prochain. L’exploitant, la JAEA, a donc demandé l’autorisation d’exploiter ses installations au plus vite, sans attendre l’instruction de ses dossiers…

Japan Nuclear Fuel, l’entreprise qui espère pouvoir exploiter un jour l’usine de retraitement des combustibles usés à Rokkashô-mura, va devoir investir 200 milliards de yens supplémentaires (1,4 milliard d’euros) pour la mettre aux nouvelles normes de sûreté. Cela devrait augmenter son coût de 10%. Elle n’a encore jamais fonctionné alors qu’elle aurait dû démarrer en 1997 ! Ce sont les actionnaires qui paieront. TEPCo, le plus gros d’entre eux, détient 28,6% des parts… Cela va donc lui coûter plus de 60 milliards de yens alors que l’usine ne lui servira probablement à rien.