Le dossier de sûreté du projet d’entreposage des combustibles usés validé

Comme la France, le Japon fait face à un risque de saturation de ses entreposages de combustibles usés. Mais, à la différence de la France, il n’y a pas d’entreposage centralisé : les combustibles attendent sur le site des centrales nucléaires.

L’autorité de régulation nucléaire vient de valider le dossier de renforcement de la sûreté du projet de premier entreposage centralisé, situé à Mutsu, dans la province d’Aomori. Le centre peut faire face à une accélération de 620 gals en cas de séisme, contre 450 gals dans le dossier initial, et à une vague de tsunami de 23 mètres.

Il s’agit d’un entreposage à sec qui doit pouvoir accueillir dew combustibles usés en provenance des centrales de Kashiwazaki-Kariwa et de Tôkaï. Ces deux centrales sont à l’arrêt. L’exploitant est une filiale à 80% de TEPCo et à 20% de JAPCo établie en 2005. La construction de la première phase du projet, d’une capacité de 3 000 tonnes, est presque terminée. Les travaux de la deuxième phase, avec un bâtiment pouvant accueillir 2 000 tonnes supplémentaires, n’ont pas encore commencé. L’avis de l’Autorité de régulation va être soumis à la consultation du public.

L’avantage de l’entreposage à sec est qu’il n’y a pas besoin de sources d’énergie et d’eau pour refroidir les combustibles usés. Mais il ne peut intervenir qu’après plusieurs années en piscine. Voir le rapport de l’IRSN qui compare les avantages et inconvénients des deux options.

D’autres compagnies d’électricité, comme Shikoku Electric, Chûbu Electric et Kyûshû ont aussi des projets d’entreposages à sec, mais sur le site de leurs centrales. Kansaï Electric, quant à elle, recherche un site pour un nouvel entreposage. le site retenu devrait être connu d’ici la fin de l’année.

L’exploitant du futur site de Mutsu, qui doit entrer en service en 2021, est abusivement appelé Recyclable-Fuel Storage Co. (RFS) ! En effet, sur le papier, ces combustibles sont destinés à être retraités, mais la mise en service de l’usine de retraitement de Rokkashô-mura accuse déjà 25 années de retard et il n’y a pas de débouchés pour le plutonium qui pourrait être extrait. Même en France, où EDF fait retraiter une partie de ses combustibles, le taux de recyclage est inférieur à 1%.

Quand la compagnie RFS a été établie, TEPCo et JAPCo ont signé un accord avec les autorités régionales et municipales dans lequel elles s’engageaient à ce que le combustible n’y reste pas plus de 50 ans. Il y a de forts doutes quant à cet engagement.