En mars 2015, il a été décidé d’arrêter définitivement cinq réacteurs nucléaires suite à la catastrophe nucléaire de Fukushima au Japon. Il s’agit de Mihama 1 et 2 à Fukui et Tsuruga 1 à Fukui, Shimané 1 et Genkaï 1 dans la province de Saga. L’Autorité de Régulation Nucléaire, la NRA, vient d’approuver leur plan de démantèlement qui devrait durer une trentaine d’année. Les exploitants n’ont, pour le moment, aucune solution à proposer pour les déchets.
En mars dernier, la NRA avait, selon le Japan Times, repoussé son avis concernant ce démantèlement à cause des déchets engendrés. Les plans de gestion étaient conforment à la législation, mais l’Agence demandait des garanties supplémentaires afin de garantir la sûreté.
L’estimation des exploitants aboutit à un total de 26 820 tonnes de déchets radioactifs, sachant qu’il y a des seuils de libération au Japon en dessous desquels les déchets ne sont pas considérés comme radioactifs. Ces derniers représentent un total de 40 300 tonnes. Kansaï Electric s’est engagée à trouver une solution pour les déchets avant la fin du démantèlement… La province de Fukui, où sont situés les réacteurs de cette compagnie, ne veut pas de ces déchets.
A Tôkaï-mura, dans la province d’Ibaraki, où plusieurs installations étaient en démantèlement bien avant la catastrophe de Fukushima, les travaux prennent du retard faute de solution pour les déchets. Même les les déchets classés comme non-radioactifs n’ont pas de site de stockage. Il devrait en être de même pour les autres installations nucléaires.
Le coût total du démantèlement de ces 5 réacteurs est estimé à 178,9 milliards de yens (1,5 milliard d’euros).
La NRA est en train d’examiner le plan de démantèlement d’Ikata 1 (Ehimé) qui a été arrêté définitivement en mars 2016.
La Japan Atomic Energy Agency, quant à elle, a estimé que le démantèlement de son usine de retraitement de Tôkaï-mura dans la province d’Ibaraki lui coûterait 800 milliards de yens (6,6 milliards d’euros). Elle doit encore soumettre son plan à la NRA. L’Agence prévoit d’enfouir les déchets à différentes profondeurs en fonction de leur niveau de contamination, mais elle ne sait pas où. Le coût de ce stockage, inclus dans la somme totale, est estimé à 330 milliards de yens (2,7 milliards d’euros).
Le devenir des combustibles usés de ses réacteurs et tout aussi opaque et les exploitants japonais n’ont aucune solution à proposer. Cela pourrait ralentir sérieusement les travaux de démantèlement.
Pour le réacteur de recherche Fugen, la Japan Atomic Energy Agency envisage d’envoyer les 70 tonnes de MOx à l’étranger pour retraitement, mais l’on ne sait pas ce qui sera fait des matières extraites. Il s’agit surtout de gagner du temps, avec un vague espoir que tout reste à l’étranger… En France, les matières dites valorisables, non classées en déchets, ne doivent pas obligatoirement être renvoyées, même si elles ne sont pas valorisées. Le démantèlement de Fugen doit être fini en 2033 selon le calendrier de l’exploitant.
Pour Monju, la Japan Atomic Energy Agency doit encore proposer son plan de démantèlement. Elle n’a pas non plus de solution pour les 22 tonnes de MOx.
En ce qui concerne les réacteurs de production d’électricité, cela n’est pas mieux. Kansaï Electric a promis de retirer les 279 tonnes de combustibles usés des réacteurs 1 et 2 de sa centrale de Mihama avant 2035 et de les mettre en dehors de la province de Fukui, mais elle n’est aucun lieu d’entreposage. Kyûshû Electric doit retirer les 97,2 tonnes de son réacteur n°1 de Genkaï avant 2029, sans plus de solution non plus.
D’autres exploitants, comme la Japan Atomic Power et son réacteur Tsuruga 1 ou Chûgoku Electric pour Shimané 1 comptent encore sur l’usine de retraitement de Rokkashô-mura, mais l’usine n’a jamais démarré après plus de 20 reports. Même si l’usine démarrait, les perspectives de recyclage du plutonium sont quasi-nulles.
Ailleurs, le combustible usé attendra dans la piscine commune de la centrale le temps qu’il faudra. C’est le cas, par exemple de Fukushima daï-ichi où il y en a 2 130 tonnes.