Le Japon va faire un exercice de crise à la centrale de Shika, sur la côte de la Mer du Japon, en supposant qu’il y a simultanément un séisme et un accident nucléaire. Cela devrait durer deux jours en novembre prochain. Des habitants dans un rayon de 5 km vont être évacués préventivement, des pensionnaires des maisons de retraite mis dans des pièces protégées… 200 000 personnes habitent dans un rayon de 30 km autour de la centrale.
Rappelons que la Commission d’Enquête Indépendante sur l’Accident Nucléaire de l’Assemblée Nationale Japonaise (Nuclear Accident Independent Investigation Commission of Japanese National Assembly, NAIIC) précise que souligne aussi que « le séisme Chuetsu-oki de la province de Niigata qui a eu lieu le 16 juillet 2007, a entraîné plusieurs incidents à la centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa. Suite à cet événement, de nombreux experts ont réclamé que la préparation aux accidents prenne en compte la possibilité de catastrophes complexes. Cependant, aucun effort n’a été fait, ni par le gouvernement, ni par les autorités municipales, pour se préparer à des situations complexes avant l’accident qui a eu lieu à la centrale de Fukushima daï-ichi ».
La Commission d’Enquête Indépendante sur l’Accident Nucléaire de Fukushima, mise en place par une fondation privée, ajoute : « En 2010, par exemple, les autorités régionales de la province de Niigata, sur la côte Ouest, ont planifié un exercice de crise impliquant un séisme et un accident nucléaire. C’était un sujet sensible puisque trois ans auparavant un séisme au large avait provoqué l’arrêt de la centrale nucléaire de TEPCo située sur la côte de Niigata. Mais l’Agence pour la Sûreté Nucléaire et Industrielle (Nuclear and Industrial Safety Agency, NISA), l’agence de régulation nucléaire de l’époque, a fait savoir aux autorités locales qu’un exercice de crise nucléaire suite à un séisme créerait « des inquiétudes inutiles et de l’incompréhension » parmi les résidents ».
Il aura fallu un accident grave pour briser le tabou…