Encore 100 000 personnes forcées à évacuer à Fukushima

Environ 150 000 personnes ont dû évacuer dans les premiers mois de la catastrophe de Fukushima. Il y a d’abord eu une évacuation systématique dans un rayon de 20 km, puis après une mise à l’abri prolongée entre 20 et 30 km, une “recommandation” à évacuer. Enfin, le 22 avril 2011, plus d’un mois après les rejets massifs, la “recommandation” a été levée sauf dans les territoires les plus contaminés, et un autre ordre d’évacuation a été issu pour une bande allant vers le Nord-Ouest. Le seuil d’évacuation a alors été fixé à 20 mSv/an, qui constitue la fourchette haute des recommandations de la CIPR pour ce qu’elle qualifie de “situations existantes”.

Depuis, l’ordre d’évacuer a été levé en 2014 pour les parties de Tamura et de Kawauchi situées à moins de 20 km, plus en septembre 2015 pour Naraha, entièrement située à moins de 20 km. A chaque fois, cela concernait les parties les moins contaminées de la zone des 20 km.

La dernière carte officielle avec les ordres d’évacuer est ici en anglais. Ils concernent encore 100 000 personnes. Ce chiffre ne prend pas en compte les personnes qui ne sont pas rentrées où c’était possible, ni les “auto-évacués” ou “évacués volontaires”.

Selon le Fukushima Minpo, traduit par le Japan Times, parmi ces personnes déplacées, à la fin novembre 2015, 19 373 vivaient encore dans des préfabriqués provisoires. Ils étaient 33 016 en juillet 2012. Ainsi, 38% de ces logements sont vacants et les “villages” de préfabriqués deviennent de plus en plus désertés, entraînant un sentiment d’abandon et de solitude pour les personnes qui restent. Il y a eu 11 suicides entre janvier et juillet 2015 en lien apparent avec la catastrophe nucléaire, dont deux dans ces préfabriqués.

Certains de ces logements se détériorent très vite.

Le Fukushima Minpo rapporte les dernières statistiques officielles : dans le district de Miyakoji à Tamura, situé à moins de 20 km de la centrale de Fukushima daï-ichi, 62,6% des habitants sont rentrés chez eux. C’est 22,8 points au dessus du chiffre d’il y a un an. 24,2% des anciens résidents vivent ailleurs que dans leur ancien logement. Enfin, 9,1% naviguent entre leur ancienne demeure et leur logement temporaire.