Droit au retrait reconnu en situation d’urgence

Emmanuelle Bodin, une Française employée depuis plus de 20 ans par la NHK, la radio et télévision publiques japonaises, comme présentatrice et traductrice, avait quitté le Japon le 15 mars 2011, et donc son poste, pour se protéger. Son départ pour Singapour correspondait à une recommandation des autorités françaises.

La radio l’avait licenciée une semaine plus tard, sans donner d’explications. Un tribunal de Tôkyô vient de donner raison à la plaignante : partir pour se protéger dans de telles circonstances n’est pas une négligence professionnelle. La NHK ne peut pas exiger une fidélité aussi excessive.

La justice japonaise vient de reconnaître le droit au retrait. La télévision devra lui payer 5,14 millions de yens, qui correspondent au salaire qu’elle aurait dû percevoir si son contrat avait été renouvelé. Elle avait réclamé 15,7 millions de yens.

Avant de partir, E. Bodin avait demandé à une collègue plus âgée de la remplacer pendant son absence. Elle avait aussi prévenu par téléphone sa supérieure, en lui précisant qu’elle serait de retour à la fin du mois. Sa supérieure aurait approuvé.

Six autres personnes avaient quitté leur poste pour les mêmes raisons avant elle, d’autres avaient suivi, mais ce serait la seule à avoir été licenciée.

Les étrangers qui sont partis ainsi en mars 2011 ont été qualifiés de “flyjin” par certains, un terme péjoratif qui renvoie à “gaijin”, qui désigne les étrangers.