Des boues de réservoirs très radioactives à Fukushima

Selon une étude du ministère de l’environnement, mentionnée par le Maïnichi, le césium radioactif s’est accumulé dans une dizaine de barrages situés à moins de 50 km de la centrale accidentée de Fukushima daï-ichi. Ces réservoirs sont utilisés pour l’irrigation ou l’alimentation en eau potable, ce qui suscite de l’inquiétude.

Le ministère effectue une surveillance régulière de la contamination des sédiments de retenues d’eau d’Iwaté à Tôkyô afin d’étudier l’évolution de la contamination radioactive. Pour 10 de ces barrages situés à moins de 50 km de la centrale de Fukushima daï-ichi, la concentration totale en césium radioactif dépasse les 8 000 Bq/kg, limite à partir de laquelle les déchets doivent être classées en déchets radioactifs. Cette limite était de 100 Bq/kg pour chaque césium avant la catastrophe. Il y a, par exemple, 64 400 Bq/kg dans le réservoir de Ganbé à Iitaté, 27 500 Bq/kg dans celui de Yokokawa à Minami-Sôma et 26 900 Bq/kg dans celui de Mano à Iitaté. La contamination de l’eau de surface dans ces réservoirs est de l’ordre de 1 à 2 Bq/L, ce qui est inférieur à la limite de potabilité fixée à 10 Bq/L après la catastrophe.

On ne connait pas la quantité totale de césium retenue ainsi. Une autre étude, qui date décembre 2013, avait estimé à 8 TBq (8 000 milliards de becquerels) la quantité totale de césium dans le barrage d’Ôgaki à Namié. Il servait à l’agriculture.

Selon un autre article du Maïnichi, Pour le moment, le ministère de l’environnement estime qu’il est préférable de laisser le césium là où il est plutôt que de vidanger les barrages et contaminer les rivières.

Pour les sols contaminés, le gouvernement a décidé d’appliquer une logique inverse, à savoir les disperser un peu partout, en appelant cela “recyclage”.

Les débits de dose autour des ces barrages ne dépasserait pas les 2 microsieverts par heure, ce qui serait sans conséquence si l’on ne reste pas à côté. Bien entendu ! Le césium est dans le fond et l’eau sert d’écran aux rayonnements. En cas de sécheresse, l’accès sera déconseillé…

Les habitants ou anciens habitants sont inquiets. Ces barrages vont-ils être décontaminés avant la levée des ordres d’évacuer ? C’est peu probable. Pourront-ils boire l’eau du robinet ? Utiliser l’eau pour l’agriculture ? Quelles seraient les conséquences en cas de rupture d’un barrage ? Que des rumeurs néfastes…