De la réalité virtuelle pour aider au démantèlement des réacteurs nucléaires accidentés ou de la recherche virtuelle ?

La Japan Atomic Energy Agency (JAEA) a annoncé avoir réussi à reconstituer les taches de contamination à partir d’images prises dans les réacteurs accidentés. L’Agence a développé une gamma-caméra légère qui permet de reconstituer l’origine des radiations, ce qui permet d’aller au-delà de la simple mesure du rayonnement ambiant.

La JAEA a un département spécialisé dans la réalité virtuelle qui a reconstitué en images une partie de l’intérieur des réacteurs. Le but est permettre aux futurs intervenants de s’immerger virtuellement dans le réacteur afin de se préparer et de limiter le temps des interventions et l’exposition aux rayonnements. Selon les annonces récentes, outre les images en 3D et le débit de dose ambiant, il serait maintenant possible de voir les plus fortes taches de contamination radioactive.

Lors d’une visite du centre de recherche de la JAEA situé à Tomioka, l’ACRO a pu tester la salle de réalité virtuelle. Le guide a reconnu qu’elle n’avait pas encore servi aux travailleurs sur le site…

Ce centre, appelé “Collaborative Laboratories for Advance Decommissioning Science“, est aussi un centre de ressources ouvert pour des recherches sur le démantèlement avec un immense hangar pour l’accueil d’équipes extérieures. Mais il est essentiellement vide. Il y a une reconstitution d’un bout de la chambre torique :

  

Cela devrait servir à tester le colmatage des fuites, comme expliqué sur le panneau ci-dessous :

Mais personne ne travaillait sur place et aucune expérience ne semblait en préparation.

Dans un coin, quelques robots étaient exposés :

Et un écran montrait des exercices effectués par ces robots :

Là encore, le guide a reconnu que l’installation pour tester les robots n’a servi qu’à des compétitions étudiantes…

Bref, ce centre apparaissait plus comme un centre de promotion auprès du public des activités de la JAEA que d’un véritable centre de recherche qui doit faire face à l’un des grands défis du Japon, à savoir démanteler les réacteurs accidentés de la centrale de Fukushima daï-ichi. Il paraît qu’une cinquantaine de personnes y travaillent. Les plans gouvernementaux de revitalisation de la région par le développement de laboratoires de recherche ne semblent pas très efficaces. Pourtant, ils bénéficient de beaucoup d’argent public.

Il est donc difficile de savoir si les annonces de la JAEA constituent une véritable avancée ou seulement une opération de communication.