De la contamination des nappes phréatiques et de l’eau de mer

Au pied des cuves de la zone H4, la contamination en tritium du puits de contrôle E-10 a monté régulièrement jusqu’à 21 000 Bq/L (prélèvement du 9 avril 2015) avant de redescendre à des valeurs inférieures à 3 800 Bq/L (prélèvement du 16 avril 2015).

L’eau souterraine pompée en amont des réacteurs pour être rejetée en mer vient de battre un nouveau record dans le puits n°10 avec 1 000 Bq/L (prélèvement du 13 avril 2015). Cela reste inférieur à la limite que s’est fixée TEPCo qui est de 1 500 Bq/L et une fois diluée avec l’eau des autres puits il y a environ 100 Bq/L au moment du rejet (rejet du 6 avril).

Au pied des réacteurs, les nappes phréatiques sont toujours beaucoup plus polluées. Le 9 avril, par exemple, il y avait jusqu’à 500 000 Bq/L en bêta total (puits 1-6) et 140 000 Bq/L en tritium. Pour le bêta total, TEPCo se refuse de rejeter en mer une eau qui aurait plus de 5 Bq/L. Cette pollution se retrouve dans le port devant la centrale. Au milieu du port, le 6 avril, il y avait 71 Bq/L en bêta total et 150 Bq/l en tritium. Cette dernière valeur est un record local. C’est bien la preuve que les fuites en mer continuent. Voir le fichier avec ces données.

La contamination du puits 1-6 au pied des réacteurs est montée à 570 000 Bq/L le 16 avril et dans le port, TEPCo a relevé 44 Bq/L en strontium dans l’eau de mer. C’est plus que le seuil d’alerte de 30 Bq/L que s’est fixé la compagnie. Tout près du rivage, il y a jusqu’à 500 Bq/L en bêta total et 1 800 Bq/L en tritium dans l’eau de mer. Voir le fichier avec ces données.

Dans les sous-sols des réacteurs, les valeurs de la contamination de l’eau sont, bien-entendu, encore beaucoup plus élevées : il y a jusqu’à 69 millions de becquerels par litre en bêta total dans le réacteur n°1 et 295 000 Bq/L en tritium dans le 3. Valeurs à la mi-mars 2015.

TEPCo a aussi mis en ligne ses résultats mensuels sur la contamination des poissons. Au large, à moins de 20 km de la centrale, la situation s’améliore. Deux poissons dépassent la limite de mise sur le marché fixée à 100 Bq/kg pour les deux césiums. En revanche, dans le port devant la centrale, ils restent fortement contaminés, jusqu’à 3 200 Bq/kg pour une sole.