En juillet dernier, l’autorité de régulation nucléaire (NRA) avait estimé que le réacteur Tôkaï-2 satisfaisait aux nouvelles règles de sûreté mises en place après la catastrophe de Fukushima. Cet avis a été soumis à la consultation du public sur Internet. La NRA vient de confirmer son avis, malgré les nombreuses remarques négatives.
Rappelons que la remise en service de ce réacteur relève de l’acharnement thérapeutique. Outre ses équipements vétustes, comme les kilomètres de câbles inflammables, il a subi les séisme et tsunami de 2011. La vague de tsunami faisait 5,4 m de hauteur et un générateur diesel de secours a été endommagé. Il a fallu 3 jours et demi pour l’arrêter grâce aux deux autres générateurs. Et puis, il y a presque un million d’habitants dans un rayon de 30 km, dont Mito, la capitale de la province d’Ibaraki. En cas d’accident grave, il sera difficile d’évacuer les populations. Le plan d’urgence doit encore être établi.
C’est le 15ième réacteur à satisfaire les nouvelles règles de sûreté au Japon. Mais son démarrage n’est pas pour tout de suite. Il y a encore des inspections liées à la demande d’extension de sa durée d’exploitation jusqu’à 60 ans alors que ce réacteur va sur ses 40 ans. Tout doit être terminé pour le 27 novembre prochain, date du 40ième anniversaire de sa mise en service, autrement il ne redémarrera jamais. Son exploitant, Japan Atomic Power Co (JAPCo) n’aura alors plus de centrale nucléaire et fera faillite. Et il aurait du retard dans la remise des documents requis. La pression sur l’Autorité de régulation nucléaire doit donc être énorme.
Une fois cette étape passée, il faudra faire les travaux et encore obtenir le feu vert des communes situées à moins de 30 km de la centrale. Il lui faudra, notamment, construire une digue de protection contre les tsunamis de 1,7 km de long et de plus de 17 m de haut. JAPCo espère la fin des travaux de renforcement de la sûreté pour mars 2021. Cela devrait lui coûter 174 milliards de yens (1,3 milliards d’euros).
Il s’agit d’un réacteur à eau bouillante d’une puissance de 1 100 MWe.