C’est bien le PDG de TEPCo qui a interdit l’utilisation de l’expression “fusion du cœur” pendant la crise

Pendant la crise, il n’était alors question que d’endommagement du combustible. L’expression “fusion du cœur” (meltdown) n’a pas été utilisée. Ce n’est qu’en mai 2011, que TEPCo a admis qu’il y eu fusion du cœur dans les réacteurs 1, 2 et 3. Ni les autorités japonaises, ni l’AIEA, ni aucun autre organisme officiel d’expertise n’ont contredit TEPCo pendant ces 3 premiers mois.

Cinq ans plus tard, TEPCo a affirmé avoir découvert que son propre manuel d’urgence qualifiait de “fusion” un évènement avec au moins 5% du combustible fondu. La compagnie aurait donc dû utiliser cette expression. Face au scandale, TEPCo a diligenté une enquête interne confiée à des tiers dont les conclusions ont été rendues publiques en juin 2016 : le PDG de l’époque, Masataka Shimizu, aurait interdit l’emploi de cette expression. Et les enquêteurs d’ajouter : Compte tenu de ces faits, il est vraisemblable que le Cabinet du Premier ministre a demandé Shimizu faire attention avant d’admettre une fusion en en public. » Mais, le gouvernement de l’époque n’a pas été interrogé lors de cette enquête. Le premier ministre de l’époque, Naoto Kan et le porte-parole du gouvernement, Yukio Edano ont démenti toute pression contre la compagnie à propos de l’expression « fusion du cœur ».

Une nouvelle investigation a donc été lancée et les conclusions sont rapportées par l’Asahi. Elle était conduite conjointement par les autorités régionales de Niigata, où il y a la centrale de Kashiwazaki-Kariwa, et TEPCo. Il ressort qu’il n’y aurait eu aucune pression gouvernementale et que c’est bien le PGD de TEPCo de l’époque, Masataka Shimizu, qui est à l’origine de la censure afin d’éviter la panique. Les autorités ne l’ont pas contredit.