TEPCo et les autorités japonaises ont mis deux mois pour admettre qu’il y avait eu fusion du cœur des réacteurs 1, 2 et 3 de la centrale de Fukushima daï-ichi. Au début, il n’était question que d’endommagement des combustibles. La compagnie a même fourni des pourcentage de combustibles endommagés. Maintenant, il est reconnu par tous qu’il y a eu fusion du cœur et que ce magma radioactif a percé la cuve des réacteurs.
Selon la télévision publique, la NHK, TEPCo vient de découvrir que son propre manuel d’urgence dit qu’une fusion a eu lieu si au moins 5% du combustible a fondu. C’est en répondant à des questions de la commission d’enquête sur l’accident mise en place par la province de Niigata que la compagnie aurait trouvé cette définition… TEPCo aurait donc dû utiliser le mot fusion dès le troisième jour de l’accident, quand les capteurs ont pu être rétablis. Il était alors question d’un endommagement de 55% du combustible du réacteur n°1 et de 30% du réacteur n°3.
Dans son rapport d’enquête interne, publié en 2012, TEPCo ne mentionne jamais ce fait, comme si elle n’était toujours pas allée relire le manuel d’urgence pour voir ce qui n’allait pas.
Que TEPCo ait été complètement dépassée par les évènements n’est pas un scoop. Qu’elle ait toujours cherché à minimiser la catastrophe non plus. C’est encore le cas maintenant. En revanche, qu’aucun organisme d’expertise international n’ait contredit TEPCo pendant 2 mois est assez inquiétant.
Le 12 mars 2011, au lendemain du tsunami, Koichiro Nakamura, de la défunte autorité, la NISA, avait déclaré qu’une fusion du cœur avait peut-être lieu étant donné le niveau de radiation détecté. Il avait immédiatement été écarté des relations publiques de l’agence…
Le porte-parole du gouvernement a demandé à TEPCo de prendre des mesures pour qu’une telle erreur ne se répète pas. Il prévoit d’autres fusions de cœur ? Rassurant ! En revanche, pas un mot sur l’échec de ses services à avoir une expertise indépendante de la situation…