Fumio Kishida vient de remporter la présidence du parti au pouvoir, le Parti Libéral Démocrate et va devenir le nouveau premier ministre du pays. D’habitude cette désignation résulte d’une lutte de clans. Cette fois-ci, une procédure plus ouverte a été organisée avec débats télévisés entre plusieurs prétendants. Si les membres du parti s’exprimaient au premier tour, seuls les parlementaires, redevables des instances du parti pour leur circonscription, votaient au deuxième tour…
Lors des débats, l’avenir énergétique du pays a été abordé. Ancien ministre des affaires étrangères, Kishida a défendu les petits réacteurs modulables (SMR) – japonais, bien-sûr – prétendument moins chers et la fusion nucléaire afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Il n’y a pas de prototype de SMR pour le moment, ni de filière industrielle. Quant à la fusion, personne ne sait si on pourra un jour en tirer de l’électricité. Cela en dit long sur le niveau du débat et des propositions…
Tarô Kôno, qui avait la faveur des sondages car plus moderne, était plus critique envers l’énergie nucléaire et voulait favoriser le développement des énergies renouvelables. Selon l’Asahi, il voulait notamment abandonner le projet de retraitement des combustibles usés, actant ainsi l’échec de l’usine de Rokkashô-mura qui accuse déjà 25 ans de retard. Les trois autres candidats, dont le futur premier ministre, s’accrochent à ce programme, avec des arguments plus qu’étonnants : les centrales nucléaires japonaises ne pourraient pas tourner sans le retraitement, comme le rapporte le Japan Times. Et c’est ces gens qui doivent trancher le futur énergétique du Japon !
Ce quotidien rapporte aussi le lobbying de Kansaï Electric, qui a une forte influence dans la région, en faveur de Kishida et de son soutien à l’énergie nucléaire.