Le Maïnichi a rencontré la famille d’un enfant originaire de Fukushima victime de brimades (ijimé) à son école de Niigata. Même un enseignant l’a appelé “microbe”. Il ne va plus à l’école depuis la fin novembre.
La mère et son fil sont des “auto-évacués” qui ont quitté Fukushima dès le mois de mars 2011. Le père est resté à Fukushima. En mars 2016, au moment du cinquième anniversaire de la catastrophe nucléaire, enfant a raconté sa propre expérience quand le sujet a été évoqué en classe. Certains de ses camarades ont alors commencé à l’appeler “microbe”. Il s’en est plaint à l’enseignant en juin 2016, mais ne considérait pas cela comme du harcèlement. Après les vacances d’été, l’enseignant aurait aussi utilisé le mot “microbe” pour désigner l’enfant.
Ce n’est qu’au début novembre, quand le cas d’un autre enfant de Fukushima, réfugié à Yokohama où il a été victime de brimades, a été couvert par les médias, que l’enfant de Niigata a compris qu’il était, lui aussi victime. L’enfant de Yokohama était aussi appelé “microbe” par ses camarades.
Le 17 novembre dernier, l’enfant a de nouveau parlé de cela avec son enseignant et était fier d’avoir pu surmonter ce problème. Le 22 novembre, alors qu’un fort séisme a de nouveau secoué la province de Fukushima et que la famille était sans nouvelle du père, l’enseignant a de nouveau appelé l’enfant “microbe” devant toute la classe. Depuis, il refuse de retourner à l’école.
L’école a d’abord nié les faits. Puis, le 25 novembre, suite à coup de fil du père, en larmes, qui a expliqué que certains enfants se suicidaient à cause des brimades, l’école a commencé à réagir. L’enseignant se serait excusé froidement, mais l’enfant a refusé de le voir. Le directeur de l’école passe tous les jours pour tenter de régler cette affaire, mais c’est trop tard, le mal est fait.
Comme les autres “auto-évacués”, la mère et le fil devront quitter le logement gratuit mis à leur disposition avant la fin mars 2017. Ils voulaient d’abord rester dans le même quartier pour pouvoir rester dans le même école. Ils vont désormais changer d’école.
Selon les autorités scolaires de la ville de Niigata, il y a 291 enfants originaires de Fukushima dans les écoles de la ville et il n’y aurait pas eu d’autre cas d‘ijime.