La Japan Atomic Energy Agency (JAEA) a soumis à l’Agence de Régulation Nucléaire (NRA) son plan de démantèlement du surgénérateur Monju, arrêté définitivement il y a un an environ. Elle prévoit 30 ans de travaux et un coût de 150 milliards de yens (plus d’un milliard d’euros) auxquels il faut ajouter 225 milliards de yens (moins de 2 milliards d’euros) de maintenance et de renforcement de la tenue aux séismes.
Si ce plan est aussi réaliste que celui dédié à l’exploitation du réacteur, le Japon n’en a pas fini avec ce prototype qui n’a produit de l’énergie que 44 jours depuis sa mise en service en 1994. Rappelons que la JAEA n’avait pas prévu qu’elle aurait à retirer le sodium un jour, alors qu’il s’enflamme spontanément à l’air et qu’il explose dans l’eau.
Pour les réacteurs conventionnels, le retrait du combustible précède la demande de démantèlement. Mais pour Monju, le retrait des 370 assemblages de combustible représente un défi : chaque barre retirée doit être remplacée par une barre de géométrie identique qu’il faut encore fabriquer. D’autres assemblages sont aussi sur le site. Ce qui fait un total de 530.
Quant aux déchets radioactifs générés, il n’y a aucune solution de proposée. La JAEA estime qu’il y en aura 26 700 tonnes.
La JAEA devrait de reporter une nouvelle fois le redémarrage de l’autre surgénérateur expérimental, Joyo, beaucoup plus petit. Elle espérait 2022 pour exploitation bridée à 100 MW, au lieu de 140, afin d’avoir un plan d’évacuation réduit en cas d’accident. Cela avait provoqué l’ire de la NRA, comme nous l’avions rapporté.