Mix électrique jugé peut crédible

Selon un sondage Reuters, les deux tiers des entreprises interrogées s’attendent à ce que la part du nucléaire dans le mix électrique soit plus faible à l’horizon 2030 soit plus faible que les 20 à 22% annoncés par le gouvernement. En effet, le nombre de réacteurs qui pourraient redémarrer devrait être inférieur à la moitié du parc de 2010 qui couvrait 30% des besoins. Pour le moment, tout le parc est arrêté.

Kyûshû Electric a demandé à la NRA d’inspecter le réacteur n°2 de sa centrale de Sendaï à Kagoshima et espère pouvoir le redémarrer en septembre 2015. Pour le réacteur n°1, elle compte toujours sur un redémarrage en juillet.

D’un autre côté, à Hamaoka, dans la province de Shizuoka, le redémarrage est entravé, entre autres, par le manque de capacité d’entreposage des combustibles usés.

L’exploitant, Chûbu Electric, a décidé d’arrêter définitivement les réacteurs 1 et 2 et de les démanteler. Leurs piscines d’entreposage ne peuvent donc plus être utilisées, ce qui réduit les capacités totales de la centrale. Si les réacteurs 3 à 5 devaient être redémarrés, les piscines seraient pleines en à peine plus de deux ans. Ce scénario n’est pas réaliste car de l’eau de mer est remontée dans le réacteur n°5, entraînant de la corrosion.

Les capacités d’entreposage ont été diminuées de 440 tonnes de combustible pour atteindre 1 300 tonnes alors que l’inventaire est de 1 130 tonnes.

Ce problème se pose ailleurs : seulement quatre centrales ont plus de 10 ans de fonctionnement possible devant elles sans trouver de solution alternative pour l’entreposage des combustibles usés. Comment arriver à 20% de nucléaire en 2030 dans de telles conditions ?

A Hamaoka, l’exploitant a sollicité l’autorisation de construire un entreposage à sec qu’il espère pouvoir utiliser à partir de 2018, si tout va bien. Rappelons que cette centrale est située à proximité d’une faille sismique majeure et qu’elle avait été arrêtée en mai 2011 sur ordre du premier ministre.