Les trois défis de Kansaï Electric

Kansai Electric, qui possède sept réacteurs nucléaires situés dans la province de Fukui, fait face à trois grands défis, selon le Yomiuri, journal conservateur qui vante régulièrement l’énergie nucléaire. Quatre de ces sept réacteurs ont été remis en service depuis la catastrophe de Fukushima : Takahama 3 et 4, et Ôï 3 et 4.

Le premier défi concerne l’implémentation des mesures de protection contre le terrorisme qui a pris du retard partout. Mais l’Autorité de régulation nucléaire a refusé de reporter les échéances, ce qui conduit à des arrêts, le temps de finir les travaux. Pour Takahama 3 et 4, les échéances sont le 3 août et le 8 octobre 2020 et les travaux devraient être terminé en janvier et février 2021, respectivement. Pour Ôï, même si les échéances sont en août 2022, il pourrait y avoir aussi du retard.

Le deuxième défi concerne l’extension de la durée d’exploitation des vieux réacteurs, au-delà de l’âge limite de 40 ans introduit après la catastrophe nucléaire de Fukushima. Cette extension peut être demandée de façon exceptionnelle par l’exploitant. Kansaï Electric a obtenu l’accord de l’autorité de régulation nucléaire pour Takahama 1 et 2, ainsi que pour Mihama 3. Les travaux de renforcement de la sûreté sont en cours et devraient être terminés en septembre 2020 pour Takahama 1 et Mihama 3, et en avril 2021 pour Takahama 2. Mais il faut aussi obtenir l’accord des autorités locales qui sont réticentes depuis que le scandale de corruption des cadres de KEPCo a éclaté. L’échéance pour l’implémentation des mesures anti-terroristes, fixée à juin 2021 pour Takahama 1 et 2 et octobre 2021 pour Mihama 3 ne sera pas respectée. Si ces réacteurs devaient être mis en service prochainement, ils seront rapidement arrêtés. Dans ces conditions, même le Yomiuri s’interroge sur la rentabilité du nucléaire !

Le troisième défi est la saturation prochaine des piscines d’entreposage des combustibles usés, comme en France. Kansaï Electric cherche un site pour un entreposage centralisé et elle s’est engagée à ce qu’il soit en dehors de la province de Fukui. Le site devrait être connu avant la fin 2020, mais, là encore, le scandale de corruption ne facilite pas les échanges avec les élus locaux. Heureusement qu’une partie de ses réacteurs est à l’arrêt, cela lui permet de gagner du temps.

La province de Fukui ne veut pas de ce combustible usé. Elle le taxe même plus après 5 années d’entreposage pour accélérer le départ, mais il n’y pas de destination pour le moment ! Le village nucléaire rêvait du retraitement, mais l’usine qu’il a construite à Rokkashô-mura n’a pas encore été mise en service et accuse 24 années de retard.