L’eau souterraine, qui pénètre dans les sous-sols des réacteurs où elle se mélange à l’eau de refroidissement fortement contaminée, constitue un des problèmes majeurs de TEPCo. Une grande partie des personnes qui interviennent sur le site de la centrale de Fukushima daï-ichi sont affectées à des taches relatives à l’eau.
Rappelons que TEPCo a rasé la falaise pour installer la centrale en bord de mer et que les sous-sols sont sur le trajet des écoulements souterrains. Avant la catastrophe, la compagnie devait pomper environ 1 000 m3 par jour pour faire baisser le niveau des nappes phréatiques afin d’empêcher les infiltrations dans les bâtiments réacteur et turbine. Ce pompage s’est arrêté avec la catastrophe. Depuis, tout est contaminé et l’eau souterraine ne peut plus être directement rejetée en mer.
TEPCo pompe plus en amont, mais l’effet reste limité : les infiltrations seraient passées de 400 à 300 m3 par jour. Alors, TEPCo veut reprendre les pompages au pied des réacteurs et rejeter directement l’eau en mer après l’avoir partiellement décontaminée, sans la stocker dans des cuves comme celle pompée dans les sous-sols. Mais il faut convaincre les pêcheurs d’accepter. Le lobbying auprès des coopératives de pêche a été intense et elles devraient accepter prochainement. Celle de Sôma-Futaba vient de donner son feu vert, après celle d’Iwaki.
Pourquoi seuls les pêcheurs sont consultés ? Il ne sont pas “propriétaires” de l’océan. Une pétition en anglais existe pour s’opposer à ces rejets (relayée par nos voisins lointains).
TEPCo va pomper 500 m3 d’eau par jour dans une quarantaine de puits et espère ainsi diviser par deux les infiltrations. La contamination en césium de l’eau rejetée devrait être inférieure à 1 Bq/L, celle en bêta total inférieure à 3 Bq/L. Si la contamination en tritium, qui n’est pas filtré, devait dépasser 1 500 Bq/L, l’eau sera stockée. C’est bien en dessous de l’autorisation de rejet annuelle. Mais le sort du tritium stocké dans les cuves reste inconnu.