Le surgénérateur Monju est un échec patent : il n’a fonctionné que 250 jours depuis sa mise en service en 1994. Une fuite de sodium avait entraîné son arrêt en 1995. La culture de sûreté y est défaillante et l’Autorité de régulation nucléaire a demandé au gouvernement de trouver un autre exploitant. Il n’y a aucun candidat et les coûts explosent.
Bref, ce réacteur n’a rien pour lui et le sodium liquide utilisé pour le refroidissement est particulièrement dangereux. Selon les médias japonais, le gouvernement envisagerait enfin son arrêt définitif et démantèlement. En effet, le coût estimé pour 10 années d’exploitation serait de l’ordre de 600 milliards de yens (plus de 5 milliards d’euros). Plus du double a déjà été dépensé, pour rien. Ce coût prévisionnel inclut l’usine de Tôkaï, qui fournit le combustible et qui n’a pas encore été évaluée par l’autorité de régulation nucléaire. Elle devrait aussi être renforcée pour faire face aux séismes.
Le maintien à l’arrêt de ce réacteur coûte de l’ordre de 20 milliards de yens (174 millions d’euros) par an. Il est donc urgent de le démanteler. Mais, comme ce réacteur servait d’alibi au retraitement des combustibles usés, son abandon remettrait en question l’usine de Rokkashô-mura qui n’a jamais démarré.