Le coût du combustible MOx

Le Japon ne sait pas quoi faire des combustibles usés qui sortent de ses centrales nucléaires. Il en a actuellement 17 000 tonnes dans des piscines de refroidissement. Par le passé, une partie de ces combustibles a été envoyée au Royaume-Uni et en France pour en extraire le plutonium afin de faire du combustible MOx. Les déchets ultimes doivent être renvoyés au Japon, pas les matières dites valorisables, qui ne sont pas valorisées et qui resteront en Europe. C’est le principal bénéfice pour le Japon.

Du combustible MOx a été renvoyé au Japon à partir de 1999 pour 6 centrales nucléaires appartenant à cinq compagnies d’électricité : Tôkyô Electric Power Co. (TEPCo), Chûbu Electric Power Co., Kansaï Electric Power Co., Shikoku Electric Power Co. et Kyûshû Electric Power Co.. Il y a du MOx dans le réacteur n°3 de la centrale de Fukushima daï-ichi.

Selon l’agence de presse jiji, qui se base sur des statistiques du ministère des finances, ce combustible MOx aurait coûté au Japon un total de 99,4 milliards de yens (734 millions d’euros), ce qui est beaucoup plus que le combustible classique. Cela prend en compte le transport, l’assurance… Les 20 assemblages importés de la France en juin 2013 pour la centrale de Takahama à l’arrêt ont coûté 18,5 milliards de yens (137 millions d’euros). C’est 9 fois plus que le combustible conventionnel importé des Etats-Unis par Kansaï Electric en octobre et novembre de la même année.

In fine, ce sont les consommateurs captifs qui payent. Trois compagnies, Kansaï, Shikoku et Kyûshû Electric ont augmenté leurs tarifs pour payer le combustible MOx.

Le Japon veut toujours produire son propre combustible MOx, mais l’usine d’extraction du plutonium de Rokkashô-mura n’a jamais démarré, même si son coût a aussi explosé. Il se peut qu’elle ne démarre jamais…