Japan Atomic Power Co continue à financer une nouvelle route vers sa centrale nucléaire qui n’a rien produit depuis 10 ans

La Japan Atomic Power Co (JAPCo), qui possède la centrale de Tsuruga, avec deux réacteurs et celle de Tôkaï, avec un réacteur, n’a pas produit un watt d’électricité depuis près de 10 ans. Mais, selon l’Asahi, elle continue à financer deux bouts de route dans la province de Fukui. Ces nouvelles sections faisaient partie du projet d’extension de la centrale de Tsuruga, qui a été abandonné suite à la catastrophe de Fukushima. Mais pas la route…

La route parcourt la côte Est de la péninsule de Tsuruga, très peu peuplée. Après être passée par la centrale de Tsuruga, elle revient par la côte Ouest, en passant devant le surgénérateur Monju, arrêté définitivement et par la centrale de Mihama, qui n’a rien produit non plus depuis 2011. Cette dernière centrale est la propriété de Kansaï Electric (KEPCo). Voir notre état des lieux sur le parc nucléaire japonais.

JAPCo est une filiale de plusieurs compagnies d’électricité, dont TEPCo, qui sont aussi ses clients et ne faisait que produire de l’électricité nucléaire. Elle ne produit plus, mais continue à toucher de l’argent de ses clients, qui eux-mêmes répercutent les coûts sur les factures d’électricité.

Le projet de nouvelles routes remonte à 1993 et JAPCo a commencé à le soutenir financièrement à partir de 2009, quand la province de Fukui, la plus nucléarisée du Japon, a approuvé la construction de deux nouveaux réacteurs. De 2009 à 2013, JAPCo a “donné” 1,98 milliards de yens (15 millions d’euros au cours actuel). En 2014, ce fût 570 millions de yens. Les travaux ont ensuite été suspendus pendant 3 ans, faute de contribution financière. Les “dons” ont repris, depuis.

KEPCo contribue aussi au projet. A elles deux, ces compagnies auront versé un total de 4,06 milliards de yens (31,5 millions d’euros au cours actuel) à la fin 2021. La part de JAPCo est de 58% et celle de KEPCo, 42%.

Le réacteur n°1 de Tsuruga est arrêté définitivement. JAPCo veut redémarrer le n°2, mais il est sur une faille sismique considérée comme active par l’autorité de régulation nucléaire, ce qui est rédhibitoire. Quant au projet de réacteurs 3 et 4, il est suspendu.

Et, il n’y a que 520 habitants sur cette péninsule…