La série de séismes qui a secoué la province de Kumamoto et d’Ôïta en avril dernier est atypique : la secousse la plus forte n’était pas la première. La fréquence des répliques n’a pas faibli pendant quelques semaines, comme c’est habituellement le cas.
Pour Kunihiko Shimazaki, sismologue et commissaire de l’Autorité de Régulation Nucléaire (NRA) jusqu’en septembre 2014, pense qu’il faut revoir les règles de sûreté en ce qui concerne la résistance aux séismes. Lorsqu’il était en poste, il était exigeant sur ce point et a fait avancer la sûreté au Japon, ce qui lui a valu de nombreux ennemis.
Suite aux tremblements de terre de Kumamoto, Kunihiko Shimazaki déclare à l’agence de presse jiji dans le Japan Times que la méthode actuelle d’évaluation sous-estime l’amplitude possible des séismes qui peuvent secouer les centrales nucléaires, surtout quand les failles sont verticales. Une révision des procédures de la NRA est donc nécessaire.
Ces failles verticales seraient surtout présentes dans l’Ouest du Japon et donc les secousses de référence utilisées pour qualifier les centrales de Takahama et d’Ôï à Fukui et de Genkaï à Saga devraient être recalculées. Les dernières données doivent être prises en compte.
La province de Kumamoto vient à nouveau d’être secouée par un séisme d’intensité 5 sur l’échelle japonaise dimanche 12 juin à 22h, alors que l’intensité des répliques était en diminution. La dernière secousse d’intensité supérieure à 5 était le 19 avril. Il y a déjà eu plus de 1 700 répliques supérieures à 1, c’est à dire sensibles à l’homme, depuis le 14 avril.