Le gouvernement japonais n’arrive pas à trouver un site pour l’enfouissement des déchets les plus radioactifs. Pendant 13 ans, il a espéré qu’une région se porterait candidate, en vain, car l’opposition locale est forte.
Le gouvernement actuel a donc décidé de sélectionner le site sur des critères « scientifiques », puis espère pouvoir convaincre ensuite les élus locaux. Le ministère de l’industrie est en train de faire une tournée de consultations pour expliquer la démarche retenue. Mais, c’est une consultation très restreinte, puisque seuls les élus locaux sont conviés et que les réunions se tiennent à huis-clos.
Alors que des réunions ont déjà eu lieu dans 39 provinces sur 47, les élus de Fukushima ont refusé toute discussion car la province souffre déjà assez du nucléaire, ou plutôt des « rumeurs néfastes » selon la novlangue japonaise, et a déjà de grandes quantités de déchets issus de la décontamination. Ailleurs aussi, des élus locaux boycottent ces réunions.
Le groupe d’experts officiels mis en place par le ministère pour suivre ce dossier a, quant à lui, critiqué que les discussions ne soient pas ouvertes. Ce n’est pas ainsi que l’on peut obtenir l’assentiment des populations.
Par ailleurs, le gouverneur de Fukushima, va bientôt venir en Suisse avec une délégation pour, officiellement, “s’informer sur la politique énergétique de la Suisse et sur le développement des énergies renouvelables, de l’efficacité énergétique et des nouvelles technologies énergétiques en Suisse”. La province de Fukushima a, en effet, annoncé en 2014 sa volonté de couvrir l’intégralité de ses besoins en électricité à l’aide des énergies renouvelables à l’horizon 2040. Et que va visiter la délégation ? La centrale hydroélectrique de Chancy-Pougny et la centrale nucléaire de Mühleberg. Cette dernière est du même type que celle de Fukushima daï-ichi ! C’est de l’humour noir ?