Il est maintenant admis par tous que la catastrophe de Tchernobyl a entraîné une forte augmentation du nombre de cancers de la thyroïde chez les jeunes dans les territoires contaminés de l’ex-URSS. L’augmentation a commencé 4 à 5 ans après les rejets radioactifs massifs. Il y a notamment eu un nombre élevé de cas de cancers de la thyroïde chez les plus jeunes, qui avaient moins de 5 ans au moment de la catastrophe nucléaire, démontrant une sensibilité particulière.
Pour interpréter l’augmentation des cancers de la thyroïde chez les enfants de Fukushima, où un dépistage est effectué tous les deux ans, il est généralement admis qu’un temps de latence de 5 ans est nécessaire à l’apparition d’un cancer de la thyroïde. Les premiers résultats du dépistage ne mettaient en évidence aucun cas de cancer chez les enfants qui avaient moins de 6 ans au moment de la catastrophe. Les autorités japonaises, appuyées par des scientifiques, en déduisaient que l’augmentation observée était due au dépistage qui permet de découvrir plus tôt des cancers pré-existants et que la radioactivité n’y était pour rien.
En mars 2017, c’est le fond de soutien aux malades de la thyroïde qui annonce le premier cas de cancer de la thyroïde chez un enfant qui avait 4 ans au moment de la catastrophe. Il était absent des données officielles, bien qu’il ait été opéré à l’université médicale de Fukushima, en charge du suivi. Et quand le fond de soutien a interrogé cette université, elle a nié les faits. La présidente de ce fond de soutien, Hisako Sakiyama, revient sur cette tentative de dissimulation dans un entretien.
Depuis, d’autres cas sont apparus et ont été officiellement reconnus.
Les dernières données relatives à la quatrième campagne de dépistage, publiées le 15 janvier dernier, font officiellement apparaître qu’un enfant de moins de 1 an et qu’un autre de 2 ans au moment de la catastrophe nucléaire, sont atteints d’un cancer de la thyroïde. Voir la figure ci-dessous. Difficile de prétendre que le cancer existait avant la catastrophe pour ces deux enfants !
Il y a désormais 8 cas de cancer de la thyroïde chez des enfants de Fukushima qui avaient 5 ans ou moins au moment de la catastrophe nucléaire. Si l’âge ne constitue pas une preuve qu’ils sont dus aux radiations, cette hypothèse ne peut pas être exclue.
Il convient de noter que le premier cas découvert par le fond de soutien n’est pas dans les statistiques officielles, car il n’a pas été pris en charge via le suivi mis en place par les autorités. Les données officielles sont donc incomplètes.