De nombreux déplacés refusent de quitter leur préfabriqué

Suite à la triple catastrophe, les autorités japonaises ont rapidement mis à la disposition des personnes déplacées des logements préfabriqués, le temps de trouver mieux. Fin juillet 2015, il restait encore 52 000 préfabriqués à Iwaté, Miyagi et Fukushima, dont 30% étaient occupés.

De nouveaux logements en dur sont proposés aux personnes concernées, mais, parfois, elles refusent de partir. Il y aurait 900 cas avec de nombreuses raisons. Pour certains, c’est la peur d’un nouveau tsunami. Ainsi, à Sendaï, plusieurs familles refusent d’habiter dans le nouveau complexe construit dans une zone inondée par le tsunami. Il y a aussi des personnes âgées isolées. Une est allée en maison de retraite, mais il n’y avait personne pour déménager ses affaires. Une autre est décédée, mais personne n’est venu vider le logement temporaire.

Pour d’autres personnes, c’est le coût des nouveaux logements qui est un frein. Les préfabriqués sont gratuits alors qu’il faut payer un loyer une fois relogé. Il y a aussi des abus. Certains utilisent le préfabriqué pour le stockage ou l’ont sous-loué.

Les communes souhaitent éliminer rapidement ses logements temporaires pour utiliser les terrains. A Kamaishi, les autorités ont réussi à convaincre les derniers récalcitrants à aller dans des préfabriqués sur un autre site. Ils étaient une cinquantaine.

Selon les statistiques officielles, il resterait 199 000 évacués suite aux trois catastrophes. Parmi eux, 68 000 seraient toujours dans des préfabriqués, prévus, initialement pour durer deux ans. Il s’agit surtout de personnes âgées ou avec de faibles revenus qui ne peuvent pas se reloger par elles-même. Après le séisme de Kôbé, certains étaient restés 5 ans dans des préfabriqués. Cette fois-ci ce sera plus car le programme de reconstruction n’avance pas assez vite. Il est question de 2018, voire au-delà.

Il y aurait besoin, en tout, de 29 501 unités d’habitation pour reloger tout le monde, mais seulement 11 000 auraient été construites.

A Fukushima, où il y a 20 000 personnes dans des préfabriqués, s’ajoutent les problèmes liés à la contamination radioactive. Il y a 70 000 personnes évacuées à cause des ordres gouvernementaux, plus tous les évacuées dits “volontaires”.