Consultation sélective

Le vote positif de la commune de Satsumasendaï en faveur du redémarrage des réacteurs nucléaires de Sendaï, même s’il n’est pas une surprise, suscite de nombreux commentaires. Le maire, fervent partisan du nucléaire, qui a été réélu en 2012 à une forte majorité, avait fait campagne en annonçant qu’il soutiendrait le redémarrage. Suite au vote de son conseil municipal, il a même déclaré qu’il estimait que la centrale était sûre à 100%, même si elle devait subir une agression externe similaire à celle de Fukushima daï-ichi. Il est bien le seul à faire ce genre d’affirmations.
La commune reçoit chaque année fond de soutien gouvernemental de 1,2 milliards de yens (8,7 millions d’euros) d’un fond de soutien gouvernemental, auxquels il faut ajouter 400 millions de yens (2,9 millions d’euros) de taxe sur les combustibles nucléaires. Kyûshû Electric a versé en tout 27 milliards de yens (200 millions d’euros au cours actuel) à la ville, sur les 30 ans de fonctionnement de la centrale. La contribution à l’économie est estimée à environ 600 millions de yens (4,4 millions d’euros) par an, selon la chambre de commerce.
Une autre commune, Aïra, située partiellement dans la zone de préparation à l’évacuation de 30 km autour de la centrale a voté, en juillet dernier, contre le redémarrage de la centrale et pour son arrêt définitif. Deux autres communes, Ichikikushikino et Hioki, situées entièrement dans cette zone, ont voté des résolutions demandant à être consultées, comme on l’a déjà signalé. Ichikikushikino ne reçoit que 90 millions de yens (655 000 euros) par an du fond gouvernemental, soit moins d’1% de son budget. Mais le gouverneur a décidé que la commune qui héberge la centrale suffit, en l’absence de règles officielles.
Ce genre de problème n’est pas limité à la centrale de Sendaï. Partout au Japon, les communes qui doivent préparer des plans d’évacuation demandent légitimement à avoir droit au chapitre.