Comment sauver Monju ?

Le gouvernement pourrait changer la finalité du surgénérateur Monju qui n’a presque jamais fonctionné afin de tenter de le sauver. Il va servir à étudier la transmutation des déchets. La même chose avait été envisagée pour Superphénix, mais c’est une supercherie : le réacteur n’est pas plus sûr et les bénéfices attendus sont extrêmement maigres. C’est ce qu’avait conclu la commission Castaing de 1996.

Dans son cahier d’acteur pour le débat cigéo, l’IRSN écrit : “La séparation/transmutation consiste à retirer des déchets une partie des atomes radioactifs à vie longue pour les transformer en atomes à durée de vie plus courte. En dépit de l’avancée des recherches qui se poursuivent aujourd’hui, il est vraisemblable que ces opérations ne seront pas réalisables à l’échelle industrielle dans un proche avenir ni applicables aux déchets déjà produits. Par ailleurs, la transmutation nécessite de déployer un parc de réacteurs dits de quatrième génération dont la conception est encore à l’étude. De plus, la transmutation ne permet pas d’éliminer tous les radionucléides à vie longue et des déchets HA et MA-VL resteront à gérer même si cette technique est mise en oeuvre. Ainsi, dans l’état actuel des connaissances, la transmutation ne constitue pas par elle-même une solution suffisante pour gérer les déchets de ce type. L’IRSN estime en outre qu’elle n’apporterait pas un gain probant pour la sûreté.”

Bref, le village nucléaire sait mieux recycler les mauvaises idées que les déchets…