Cancers de la thyroïde à Fukushima : 172 cas suspectés dont 131 confirmés

Les dernières données sur les cancers de la thyroïde chez les jeunes à Fukushima viennent d’être rendues publiques. Elles sont ici en japonais et seront bientôt disponibles ici en anglais. Comme d’habitude, Fukushima Voices en propose immédiatement une traduction non officielle en anglais.

Ces publications se suivent et se ressemblent, malheureusement, avec une nouvelle hausse significative du nombre de cas de cancer de la thyroïde chez les jeunes et les commentaires officiels ne varient pas : on ne peut pas faire de lien avec la catastrophe nucléaire.

Au 31 mars 2016, il y a un total de 172 cas de cancers de la thyroïde suspectés plus toujours un cas qui s’est révélé être bénin après chirurgie. C’était 166 au 31 décembre 2016, lors de la dernière publication. Sur ces 172 cas, 131 ont été confirmés suite à une intervention chirurgicale. Les autres sont en attente de traitement. 101 cas confirmés ont été détecté lors de la première échographie et 30 lors de la deuxième.

Plus précisément, le premier dépistage par échographie a concerné 300 476 enfants âgés de moins de 18 ans en mars 2011 sur un total de 368 000. Parmi eux, il y a 115 cas de cancer suspectés, dont 101 confirmés par chirurgie et un cas bénin. Il y a 100 cancers papillaires et 1 faiblement différentié. A noter que deux cas de cancer faiblement différentiés mentionnés la dernière fois ont été reclassés en cancers papillaires. Il semblerait que ce soit dû à une modification des critères de classement.

Une deuxième campagne de dépistage par échographie sur ces mêmes jeunes a débuté en avril 2014. Elle inclut les enfants né en 2011 et concerne donc 381 000 jeunes. A noter qu’une échographie est prévue tous les 2 ans jusqu’à 20 ans, puis tous les 5 ans après. Au 31 mars 2016, 267 769 jeunes ont subi ce deuxième examen et 256 670 ont reçu les résultats. Parmi eux, 169 ont subi une ponction dans la glande et dans 57 cas, un cancer est suspecté. C’est 6 de plus que la dernière fois. Parmi ces 57 cas, 30 jeunes ont subi une intervention chirurgicale qui a confirmé le cancer. Ce sont tous des cancers papillaires.

Pour la première fois, un enfant qui avait 5 ans en mars 2011 est concerné. Jusqu’à présent, les autorités avaient avancé l’absence de cas chez les moins de 5 ans au moment de l’accident pour exclure tout lien avec les retombées radioactives alors que c’est dans cette tranche d’âge qu’il y a eu une forte augmentation après Tchernobyl. Cet argument n’est pas recevable, bien-entendu, car le mode de contamination n’est probablement pas le même dans les deux cas. Après Tchernobyl, une part significative de la contamination à l’iode-131 est liée à l’alimentation et au lait en particulier. Ce n’est pas le cas au Japon.

A noter, que pour la première fois, une jeune femme, âgée actuellement de 21 ans, parle devant les caméras de son cancer le de thyroïde. C’est en japonais, avec des sous-titres en anglais. Rappelons que les familles concernées se sentent abandonnées et perdues. Certaines se sont regroupées en association pour savoir.